Dans le sillage de la campagne contre les accidents de la circulation déclenchée la semaine passée, et qui sera menée durant toute l'année 2010 par la radio nationale, la station régionale de Constantine, à l'occasion de son émission hebdomadaire «Forum de la radio», a programmé hier un débat sur le coût humain et la facture financière des accidents survenus dans la wilaya. Pour cela, les responsables du secteur des assurances ont été conviés à donner des informations et des chiffres sur le phénomène et éventuellement répondre aux questions des auditeurs. Malheureusement, il n'y a eu qu'un petit aperçu de la situation du fait de la participation restreinte des représentants du secteur car seuls ceux de la CAAR et de la CNAS ont répondu à l'invitation, ce qui a singulièrement limité l'audience de la rencontre et les débats autour des seules questions des causes et des responsabilités ainsi que des procédures de droit et de remboursement. D'autre part, si le coût humain des accidents est assez connu puisque celui-ci tourne autour de 4.000 décès (chiffre avancé par l'animatrice) par an, celui concernant la seule wilaya de Constantine aurait mérité d'être connu, mais il n'a pas été abordé par les participants. Le représentant de la CNAS, par exemple, a avoué qu'il n'a pu disposer du temps matériel pour se munir des statistiques existantes au niveau de son organisme, ce qui a privé ainsi tout le monde de données intéressantes comme le nombre des victimes prises en charge par son organisme, notamment celui des handicapés avec le degré du handicap. Par la force des choses, le représentant de l'unité régionale de la CAAR qui chapeaute une vingtaine d'agences de la compagnie implantées à l'Est, fut donc le seul à présenter des chiffres qui ne peuvent à eux seuls fournir des indications suffisantes sur l'ampleur du phénomène. Il nous apprendra que son unité a recensé durant une période de 18 mois au cours des deux dernières années 14.649 accidents, matériels et corporels, dont 650 dans cette dernière catégorie, qui ont coûté à la CAAR, au titre des indemnisations, la somme de 46 milliards de centimes. A titre de comparaison, indique-t-il, les accidents survenus durant les 12 mois de l'année 2008 ont occasionné à sa compagnie 37,5 milliards de centimes de compensation. Il imputa les causes premières de la progression constante et rapide des accidents, et par ricochet de la facture financière, à l'augmentation sans cesse croissante du parc automobile national, bien sûr, mais aussi à l'état des routes, l'âge des conducteurs et enfin l'inobservation du code de la route. La participation au débat des auditeurs fut également réduite à quelques appels à travers lesquels les citoyens ont demandé pourquoi il n'y a pas de contrôle sérieux sur les auto-écoles car des statistiques ont montré que la majorité des accidents sont causés par des adolescents dont l'âge se situe entre 17 et 25 ans, conduisant des véhicules flambant neufs. Un conducteur de poids lourd est intervenu par téléphone pour protester contre une certaine opinion qui pointe du doigt les chauffeurs de cette catégorie comme étant à l'origine des nombreux accidents souvent mortels. Il arguera que ces accidents sont surtout le fait de jeunes qui affectionnent la vitesse et les dépassements dangereux. Enfin, comme solutions pour endiguer ce phénomène, les participants à l'émission ont suggéré l'application rigoureuse des nouvelles dispositions introduites récemment dans le code de la route ainsi que l'organisation fréquente de campagnes de sensibilisation tous azimuts, particulièrement au niveau des écoles et autres établissements éducatifs.