Après avoir assaini les dettes des agriculteurs, élevées à 41 milliards de dinars, et injecté 1000 milliards DA pour le programme quinquennal 2010-2014, l'Etat est décidé à contrôler les soutiens destinés aux agriculteurs et aux éleveurs. Les directions des services agricoles ont été destinataires d'une instruction présidentielle relative à la lutte contre la corruption, a annoncé hier Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, lors de la réunion des cadres tenue au siège de son département. Outre l'adaptation des outils de contrôle, le ministre a affirmé que le soutien n'est plus lié au crédit. En plus clair, les agriculteurs bénéficiaires d'un soutien ne peuvent pas prétendre à un crédit. Auparavant, les agriculteurs remboursaient les dettes en puisant de l'enveloppe accordée dans le cadre du soutien. Depuis sa suppression, il y a une année environ, une baisse de l'endettement des agriculteurs ayant contracté le crédit bonifié Rfig. Dans certaines wilayas, «nous avons enregistré un taux de remboursement de 100%», a indiqué le ministre lors de la conférence de presse tenue en marge de la réunion. Revenant sur le contrôle des programmes du secteur, Rachid Benaïssa a parlé de la généralisation de l'élaboration des inventaires des infrastructures agricoles. Pour l'heure, «neuf wilayas ont réalisé leur inventaire», a-t-il avancé, s'étonnant des résultats de ces inventaires qui ont révélé l'existence d'exploitations agricoles collectives ou individuelles (EAC ou EAI) abandonnées et des étables délaissées. Et pourtant, les programmes et textes encadrant la réhabilitation de ces infrastructures existent, a relevé le ministre, qui a demandé aux responsables des wilayas concernées de fournir des explications sur cette situation qui risque d'être plus surprenante avec la réalisation des inventaires des infrastructures agricoles et rurales abandonnées à travers l'ensemble des wilayas. Après l'élaboration de ces inventaires, des solutions seront trouvées à chaque cas, a-t-il promis, annonçant un nouveau dispositif pour régler les cas révélés dans les neuf wilayas. La réalisation des inventaires est perçue comme une nouvelle méthode de travail visant «la rationalisation des dépenses» puisque le lancement des nouvelles infrastructures ne se fera qu'après la connaissance de l'état des lieux. Après avoir lancé les contrats de performances en janvier 2009, le ministère de l'Agriculture veut faire de 2010 une année de «recentrage des outils d'encadrement de la politique du renouveau rural et agricole». Ce sera aussi l'année de mise en place d'une nouvelle démarche d'évaluation des impacts. L'année agricole 2008-2009 était exceptionnelle en termes de résultats notamment dans les filières céréalières, lait et pomme de terre. Le rendement moyen de la céréaliculture est de 17 q/ha alors que celui de la pomme de terre est de 250 q/ha. Contrairement aux quelques wilayas qui ont réalisé un résultat négatif, les autres ont atteint leurs objectifs, s'est félicité Rachid Benaïssa.