Le tribunal criminel de Constantine a jugé hier une affaire d'incendie volontaire ayant entraîné la mort, tentative de meurtre sur ascendant et tentative de meurtre avec préméditation, avec guet-apens. Les principaux accusés dans cette affaire sont deux frères, A. Fateh et Boudjemâa, âgés respectivement de 20 et de 33 ans. Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent au 16 mai 2009, aux environs de 17 heures, dans le paisible hameau de Belahrach, qui se trouve à Aïn El-Bey, sur les hauteurs de la ville. Ce jour-là, le père A. Abderrahmane (74 ans) revenait à la maison au volant de sa voiture, une Peugeot 104 des années 70, lorsque cette dernière prend feu. Au bord du véhicule, il y avait également sa mère, A. Zohra (89 ans), ses deux petits-enfants, et enfin sa seconde épouse H. avec laquelle il venait de se marier 10 jours auparavant. La propagation rapide de l'incendie à l'intérieur du véhicule était telle que les secours avaient eu beaucoup de difficulté pour faire sortir les occupants de la voiture, puis les évacuer vers l'hôpital du Khroub. La vieille femme, brûlée au troisième degré, sera transférée au CHU de Constantine, où elle rendra l'âme le 21 mai 2009. Durant l'enquête, le père a déclaré que ce sont ses deux enfants Boudjemâa et Fateh et son épouse A. Fatma qui ont aspergé d'essence la voiture et qu'ils étaient armés. Sa seconde épouse, qui était dans la voiture, dira aux enquêteurs qu'elle a été frappée au dos avec un couteau par l'un des frères incriminés. Hier, appelé à la barre, le père est revenu sur ses déclarations faites devant le juge instruction, indiquant que c'était lui qui a provoqué «l'incendie en voulant allumer une cigarette » et qu'il y avait au moins 1,5 litre d'essence dans un bidon sur le siège arrière. La seconde épouse suivra la même voie, revenant elle aussi sur ses premières déclarations, et soutenant que c'est le montant de la porte de la voiture qui l'a blessé, en voulant sortir de la voiture en flammes. Quant aux deux frères accusés et leur mère, ils nieront à la barre les faits qui leur sont reprochés. Dans son réquisitoire, le procureur général a requis la peine capitale pour les deux frères, et 3 ans de prison pour la mère avec 2.000 dinars d'amende. La défense axera sa plaidoirie sur les nouvelles déclarations du père qui s'est rétracté et demandera tout simplement l'acquittement de ses mandants. Après délibération, le verdict est tombé : 10 ans de prison ferme pour chacun des deux frères accusés et 2 mois de prison avec sursis pour la mère, assortis de 2.000 dinars d'amende.