En Algérie comme partout ailleurs, le décès d'un proche, d'un collègue ou d'un compagnon, provoque tristesse voire affliction. Ceci commande toujours respect et recueillement à la mémoire du défunt. Rien d'anormal donc à ce que les obsèques du général Benloucif, donnent lieu à des oraisons et cérémonies louangeuses. Cependant, il est rare que cela soit suivi d'une publication de « confidences posthumes ». Il est même rarissime et peu être inédit que pareille publication soit diffamatoire et accusatrice. Il y a alors un piège visant les autorités et responsables des structures mises en cause par ces pseudo confidences. Ces dernières autorités dont je suis, sont placées devant un dilemme : Soit observer le respect dû à la mémoire du collègue défunt et se murer dans un mutisme pouvant paraitre coupable, soit relever l'outrage, le récuser avec force et indignation au risque d'apparaitre peu respectueux des usages en de pareilles circonstances. Dans le 1er cas, ce serait laisser accréditer les mensonges et inexactitudes rapportées par l'auteure de la publication. Pour elle, le Procès intenté au général major Mostefa Benloucif pour dilapidation de biens et deniers publics, ne serait qu'un sordide règlement de compte entre clans professionnels rivaux. Dans le 2e cas, ce serait rétablir la pure vérité des faits et participer de la sorte à ce que les décisions de la justice Algérienne ne soient pas réduites à un ersatz ou parodie de justice, au risque hélas, de paraitre irrespectueux envers la mémoire du défunt. L'engagement des poursuites judiciaires avait été déjà décidé par le Président de la République, Ministre de la Défense Nationale, avant que je ne sois moi-même désigné à cette fonction. M'estimant indument et injustement mis en cause dans ma qualité d'ancien ministre à l'époque, ceci en premier lieu ; en second lieu, considérant la mise en cause également d'autres autorités et structures militaires concernées par la tenue et le déroulement du procès, je me suis résolu par devoir, à réagir et à apporter les éclaircissements et précisions nécessaires afin d'une part, - que l'opinion publique puisse connaitre d'autres éléments dont la publication a fait sciemment abstraction ; et d'autre part, - préserver la crédibilité de la justice qui aurait été ternie si les choses restent en l'état. Avènement de la période Benloucif au MDN. Après le bref interlude du Colonel Kasdi Merbah au poste de secrétaire général du MDN, le Président Chadli Bendjeddid y a désigné un officier très proche de lui, bénéficiant de toute sa confiance et même de son affection pourrait-on dire. Il s'agit du lieutenant colonel Mostefa Beloucif. Ce dernier ne tarda pas à être promu colonel d'abord et directement général major ensuite, cumulant les fonctions de chef d'état-major et de membre du bureau politique du Front de Libération Nationale. Durant cette période, de graves irrégularités de gestion se firent jour par voies internes. Le Président de la République n'a eu d'autre choix que de désigner un Conseil d'enquête pour connaitre des atteintes au patrimoine public, durant la gestion portant sur les années 1981-1985. A ces dates, contrairement à ce qui a été allégué, le général Nezzar assurait les fonctions de chef des 3eme et 5eme Régions militaires à Bechar puis à Constantine.