Une foule nombreuse s'est recueillie, hier, à la mémoire d'El-Hachemi Chérif au siège de son parti, le MDS. Une foule cosmopolite s'est déplacée, hier dans la matinée, au siège national du MDS pour rendre un dernier hommage au secrétaire général du parti, El-Hachemi Chérif, décédé la veille des suites d'une longue maladie. Bien avant l'arrivée de la dépouille mortelle, aux alentours de 11 heures, les proches du défunt, ses compagnons du combat démocratique et beaucoup d'anonymes avaient déjà investi les lieux. Le cercueil, contenant le corps du militant des droits de l'homme, a été accueilli par des pleurs et des youyous. Tour à tour, les présents se sont recueillis à sa mémoire. Il y avait des représentantes du mouvement féminin (Bnat Fadhma n'Soumer, Rafd…), des familles des victimes du terrorisme (Djazaïrouna et la maman d'une jeune étudiante tuée dans la Mitidja au milieu des années 90) et des anciens combattants pour l'indépendance de l'Algérie, parmi lesquels le commandant Azzedine et Louisette Ighil Ahriz... Bachir Boumaza, ancien président du Conseil de la nation, malgré son grand âge, a tenu à venir faire ses adieux à celui qui a consacré sa vie à défendre les valeurs démocratiques. Quelques personnalités politiques ont également marqué de leur présence la cérémonie de recueillement. Il y avait là le président du RCD, Saïd Sadi, de l'UDR Amara Benyounès, des animateurs du CCDR (Comité de coordination des démocrates et républicains) Abdelhak Brerhi, d'anciens députés à l'instar de Hocine Nia (RCD), Abdeslem Ali Rachedi et Hamid Ouazar (dissidents du FFS), le vice-président du Conseil de la nation, Chihab Seddik, au nom du RND, des figures du monde culturel… Vers 12h a lieu la levée du corps dans un concert d'Allah akbar, des youyous et des chants patriotiques. Le cortège funèbre s'est alors ébranlé vers le pittoresque cimetière de Miramar (localité de Bologhine), qui surplombe la mer. Transgressant la règle séculaire qui empêche les femmes d'assister à la mise en terre d'un mort, la veuve d'El-Hachemi Chérif a lancé à celles qui le souhaitent de prendre le départ pour le cimetière afin que son mari ne soit pas enterré qu'en la présence exclusive des hommes. Au cimetière, une foule impressionnante attendait l'arrivée du cortège funèbre. Le chef du gouvernement en a fait partie. Egalement des figures du mouvement syndical, de la presse et de la communauté universitaire. Dans une oraison funèbre pathétique, Ahmed Miliani, compagnon du défunt et membre du bureau national du MDS, a mis en évidence la part de El-Hachemi Chérif dans les multiples batailles livrées par l'Algérie. “Nous nous inclinons aujourd'hui à la mémoire de l'homme qui a toujours été au cœur des batailles en intégrant les rangs de l'ALN très jeune, en luttant contre le système rentier bureaucratique et l'intégrisme islamiste et la promotion de la culture algérienne”. Des amis du défunt, approchés à l'issue de l'inhumation, ont tous indiqué que El-Hachemi Chérif était “une personnalité nationale qui jouit d'un grand respect, un homme qui a œuvré pour la préservation des intérêts suprêmes du pays et défendu l'Algérie avec force durant les durs moments qu'elle a traversés”. Soulignant “le parcours militant du défunt en faveur de l'avènement d'une société pluraliste et démocratique” et “son apport considérable au sein du mouvement démocratique en Algérie”, ils ont appelé à “la poursuite du combat pour la justice, la démocratie et la paix”. Désormais El-Hachemi Chérif relèvera de la mémoire combattante de l'Algérie, mais son action doit éclairer le combat des démocrates pour réaliser la double rupture, son credo, contre l'intégrisme et le système rentier bureaucratique. S. H./R. N.