La crise de transport dans les localités de la corniche oranaise s'accentue de jour en jour. Les habitants des localités d'Aïn El-Turck et de Mers El-Kébir endurent, ces derniers mois, le calvaire pour relier la ville d'Oran. Depuis le réaménagement des lignes de transport desservant cette localité, en fin de saison estivale, la situation ne cesse d'empirer. Perturbations dans le trafic, carences dans les prestations, déficit flagrant en moyens de transport, dysfonctionnement dans le système de rotation rien ne va plus sur la corniche oranaise. Le nouveau plan de circulation adopté et mis en application début août dernier provoque le courroux des transporteurs et des usagers. Jeudi, les transporteurs desservant la ligne suburbaine Oran / Aïn El-Turck ont observé un arrêt de travail suite au retrait de papiers par la police à une vingtaine de leurs collègues pour avoir «brûlé» l'arrêt de Trouville. Les transporteurs sanctionnés n'avaient pas respecté le dernier réaménagement du nouveau schéma de circulation avec obligation des bus desservant le sens Aïn El-Turck/Oran, de pénétrer en ville jusqu'au premier arrêt de Trouville. Cette révision partielle du nouveau plan de circulation avait été décidée afin d'éviter aux habitants de Trouville le risque de traverser l'autoroute pour prendre le bus à destination d'Oran. Les transporteurs de cette ligne suburbaine, au nombre d'une cinquantaine, ont menacé de lancer une grève ouverte pour dénoncer, selon leurs propos, les «défaillances» du nouveau plan de circulation. L'arrêt de travail de jeudi qui a paralysé toute la zone de la corniche oranaise au grand dam des usagers dont nombreux sont restés «piégés» durant de nombreuses heures sous une pluie battante à Aïn El-Turck. Cette mère de famille qui est venue rendre visite à sa sœur a patienté jusqu'à une heure tardive de l'après-midi pour prendre le bus à destination d'Oran. De nombreux usagers qui voulaient se rendre à Oran ont été découragés par cet arrêt de travail intempestif. Les services de l'ordre ont finalement consentis à restituer les papiers aux transporteurs. Ils se sont contentés de les sensibiliser sur les risques encourus pour non respect de l'itinéraire, confie ce membre du syndicat national des taxis et de transport de voyageurs et de marchandises (SNTT). Les services de l'ordre ont averti les transporteurs que les contrevenants verront leurs bus systématiquement mis à la fourrière. Du côté du syndicat, il s'agit uniquement d'une partie remise puisque le nouveau plan de circulation est contesté par la quasi-majorité des opérateurs. Décidée par la municipalité dans le but de désengorger le centre-ville d'Aïn El-Turck, alors que la saison estivale battait son plein, la réorganisation du plan de transport a produit plutôt l'effet inverse. En tout cas, d'aucuns estiment que le nouveau schéma a posé plus de problèmes qu'il n'en a résolu. La défectuosité des nouvelles dispositions s'est, en fait, avérée dès les premiers jours. Les initiateurs de ce redéploiement des lignes de transport ont, alors, beau plaider que «la situation était provisoire, transitoire et que les choses allaient s'améliorer au fil des jours», leurs prévisions auront été démenties par la réalité. Plus de six mois après l'entrée en vigueur du nouveau plan, le problème se pose encore. Il importe de rappeler, sommairement, le réaménagement qui a été opéré en août. Les bus venant d'Oran ont été «interdits» d'entrer en ville et un nouvel itinéraire extra-muros leur a été «imposé» via l'autoroute à partir du rond-point de Saint Rock. Cette ligne «suburbaine» a pour terminus un terrain, qui n'a d'une gare routière que le nom puisqu'il est dépourvu de toutes les installations et de toutes les commodités (absence de quais de stationnement, absence d'abris de bus, absence d'éclairage, manque d'accès et de signalisation, défaut de dispositifs de secours ), situé à hauteur du stade municipal. Un endroit relativement reclus, qui se meut en coupe-gorge la nuit. Parallèlement à cette ligne «suburbaine», une ligne «urbaine» avait été créée. Elle joint les deux bouts de la ville, Saint Rock et le centre, en passant par la route principale avec des arrêts au niveau de Trouville, Bouisseville, Paradis plage et Saint Germain. L'usager doit ainsi prendre deux bus, payer deux fois, pour rallier une destination qu'il rejoignait directement auparavant. Mais le problème n'est pas tant une question de sou (les frais ainsi ont doublé, 40 DA aller-retour quotidiennement au lieu de 20 DA). Le problème reste l'indisponibilité des bus assurant cette liaison. En effet, celle-ci avait été, curieusement, accordée dans un premier temps à un seul opérateur, qui, de plus, ne disposait pas d'assez de véhicules pour la couvrir. On peut, dès lors, imaginer les souffrances des citoyens qui débarquent, malgré eux, à Saint Rock.