Au premier jour de la grève des enseignants du Secondaire affiliés au Snapest, le taux de suivi a atteint 87%, selon M. Rabehi, le chargé à l'information du bureau d'Oran, qui précise qu'à 10h, la participation était estimée à 66%, un taux qui a augmenté après un tour d'horizon effectué au niveau des établissements situés dans d'autres localités de la wilaya. La même source indique, par ailleurs, que les enseignants qui n'ont pas adhéré à l'action sont soit les vacataires soit les enseignants adhérant à d'autres organisations syndicales. Ainsi et de visu, plusieurs établissements étaient quasiment paralysés, comme c'est le cas du lycée Mehadji Mohamed El-Habib, à Maraval, où l'esplanade située en face était, vers 8h30, bondée d'élèves. A l'intérieur, les enseignants étaient sur place. Idem pour le lycée Ben Othmane, dans le même quartier, à quelques centaines de mètres de là. Approchés sur les dernières déclarations « rassurantes » du ministre faites à partir de Tlemcen, des représentants du Snapest ont tenu à affirmer: « Le temps des promesses est révolu, nous voulons du concret ». Ils rappellent à cet effet que les mêmes termes ont été utilisés à l'issue de la signature de l'accord, le 24 novembre dernier, portant sur le versement immédiat des dus avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008 relatifs à l'IEP et l'IAPP. Par ailleurs, les mêmes enseignants, parlant au nom de leurs collègues, ont tenu à expliquer que leur objectif n'est nullement de tenir en otage les élèves, mais que la balle est actuellement dans le camp de la tutelle qui doit prendre des mesures concrètes avec un engagement dans le temps pour le versement de ces dus, sinon, cette grève peut avoir un effet «boule de neige» par une réaction des élèves qui pourront alors mettre en avant la question de l'achèvement des programmes pédagogiques et notamment ceux des classes de Terminales qui verront leurs chances de décrocher leur baccalauréat, s'amenuiser. Les mêmes enseignants ont tenu à souligner qu'ils ne souhaitent pas cette situation pénalisante, mais qu'à eux aussi la grève s'est imposée comme étant l'ultime recours pour faire entendre leur voix. Aussi, les mêmes interlocuteurs s'interrogent sur la passivité de la tutelle, alors que le premier argentier du pays avait déclaré que le versement de ces deux primes ne peut nullement influer sur le budget de l'Etat. L'autre point soulevé est la dernière directive du ministère de l'Education relative à la remise quotidienne des fiches de présence de chaque enseignant à la direction de l'Education. Cette manière d'opérer est inadmissible et non réglementaire, affirment-ils, dans la mesure où «ce n'est nullement par des mesures coercitives de ce genre qu'on amènera l'enseignant à se soumettre». A ce sujet, on apprend que la directive a été rejetée par les chefs d'établissement mêmes qui se sont réunis le 26 janvier dernier, une rencontre à l'issue de laquelle ils ont signé une pétition refusant cette démarche contraignante. Dans la wilaya de Constantine, selon les informations recueillies auprès de plusieurs sources, cette grève n'a pas eu d'impact important sur le déroulement des cours dans les lycées, compte tenu, justement, de la faiblesse de l'implantation du Snapest dans les établissements de la wilaya. Contacté, M. Lekmiti M.Chérif, porte-parole du Snapest dans la wilaya, a affirmé que les taux de suivi de ce débrayage, enregistré à la fin de la vacation de la matinée d'hier, ont varié entre 2 et 70 %, en fonction du nombre d'adhérents.