Est-elle véritablement finie l'ère du trottoir à «carrelages affreux» dans les rues d'Oran ? A faire une brève balade dans le centre-ville oranais, force est de constater que oui, et autant dire tant mieux ! Quoique Personne, gageons-le, ne regrettera ces trottoirs à carrelages ayant sévi pendant longtemps dans le centre-ville. Tout d'abord, n'étant pas conformes aux normes internationales, il arrivait fréquemment que plusieurs carreaux, sur un seul trottoir, se détachent et la carence laissée par cet abîme était remplacée, si tant est qu'elle le fût, par d'autres types de carrelages Ce qui fait qu'au final, sur un même trottoir, on avait droit à un carrelage datant des années quatre-vingt «cohabitant» avec un autre type, de couleurs différentes, qui plus est datant de l'époque actuelle. D'un point de vue de l'esthétique, on assistait à une véritable atrocité ! Une chose grandiose donc que ce temps-là soit révolu. Quant aux nouveaux trottoirs qui ornent désormais les rues et places du centre-ville, ils ne sont pas pour autant faits de pavés Il s'agit en fait de béton imprimé. Un moindre mal ! Réalisé par l'entreprise «Contact international», le nouvel aspect des trottoirs oranais donne au centre-ville une «tronche» ressemblant peu ou prou aux villes dites modernes. Tout à fait respectueuses des normes internationales, du moins pour ce qu'il semble être en apparence, cette entreprise n'a pas omis de façonner ces trottoirs de façon qu'ils soient antidérapants. Elle est même allée jusqu'à réaliser, aux bouts de ces trottoirs, ce qu'on appelle dans le métier «des bateaux», c'est-à-dire que la bordure des trottoirs est au ras du sol, et cela afin de permettre aux handicapés sur chaise roulante de circuler à leur guise entre deux rues, sans être pour autant gênés par des caniveaux trop hauts. Cela dit, force est de noter, au grand effarement des passants, que beaucoup d'automobilistes, sans doute n'étant pas au courant du but de la création de ces «bateaux», stationnent leurs véhicules précisément à l'endroit même où la bordure du trottoir touche le sol. A quoi bon alors, dans ce cas, qu'il y ait ces bateaux ? Il faut dire, cependant, qu'aucun panneau interdisant le stationnement à ces endroits n'a été pour l'heure placé. Bien souvent, surtout lorsque la pluie tombe, ces bateaux deviennent de véritables pièges pour la boue et la crasse. A ce propos, il est à noter qu'à cause des travaux lancés tous azimuts aux quatre coins d'Oran, la poussière est devenue seule maîtresse à bord de ces trottoirs. «Il est bien beau de faire des trottoirs new-look, encore faut-il qu'il y ait un suivi !», nous dit un passant. «Dans les pays développés, poursuit-il, les trottoirs passent quotidiennement au karcher, de sorte qu'ils sont toujours propres. Ici, si on se contente seulement d'en faire des neufs, sans pour autant les entretenir, d'ici quelques mois à peine, on assistera au même décor désolant qu'on avait avant !». Autre point négatif sur bien des trottoirs : alors que le béton a à peine été posé, sans lui donner le temps de sécher et de se solidifier, quelques passants inciviques ne se gênent pas pour marcher dessus, déformant par ce fait, à l'aide de leurs godasses, l'aspect initial qu'on voulait donner à ce trottoir. A plusieurs endroits, on remarque en effet des empreintes solidifiées, immortalisées Certains trouvent que le sol des trottoirs est inégal. «J'ai trébuché à maintes reprises à cause des aspérités qui dépassent. Il faudrait peut être égaliser et mettre à niveau», nous dit un riverain. Il faut tout de même noter que les travaux pour la réhabilitation des trottoirs d'Oran, qui ont débuté le mois de décembre dernier, ne sont pas à ce jour finis. Ceci dit, on peut constater que beaucoup de tronçons sont déjà achevés ou sur le point de l'être : aussi, la majeure partie des trottoirs des rues Larbi Ben M'hidi, Khemisti, de Nancy, ou encore près du marché Michelet, est, elle, terminée. Les travaux se poursuivront tout le long du mois de mars, et cela afin que leur réception coïncide avec la tenue du GLN 16, prévue le mois d'avril prochain. Il ne reste plus qu'à espérer qu'après l'achèvement de ces travaux, il y ait un véritable suivi, et ceci afin que ces nouveaux trottoirs ne se détériorent dès les premiers mois.