Après avoir annulé les marches et autres sit-in à l'issue d'un espoir né de l'amorce d'un dialogue avec la tutelle et en tant que signe d'apaisement de leur part, les deux syndicats SNPSSP et SNPSP ont repris, hier, leurs actions de protestation. A Alger, les praticiens ont manifesté, hier, leur présence à quelques mètres du siège de la présidence de la République à El Mouradia. Rassemblés au niveau de la rue Ali Haddad, donnant sur la placette centrale où se trouve la présidence de la République, les praticiens (environ 400 personnes) ont scandé, haut et fort, des slogans sur leur condition et sur la situation qui prévaut dans le secteur de la Santé. La présence des forces de l'ordre était importante mais discrète. Ces derniers ont quadrillé, dès la matinée, les alentours du siège de la présidence. Le froid ambiant n'a pas empêché les grévistes de rallier la présidence pour tenir leur sit-in. Les praticiens ont voulu marquer leur retour à des actions de protestation par la tenue de ce sit-in, décidé la semaine dernière par les deux syndicats (SNPSSP et SNPSP). Les manifestants ont été ensuite malmenés par les forces de l'ordre pour les obliger à quitter les lieux. Du coup, la température est montée d'un cran, lorsque les forces de l'ordre ont voulu repousser les grévistes. Mais la situation s'est vite calmée. Le Docteur Youcefi indiquera que les grévistes sont contraints de retourner aux actions de protestation, gelées il y a deux semaines. Il expliquera que les «commissions de conciliation installées pour le règlement de ce conflit, sont pour le moment inutiles», ajoutant que «le ministère de la Santé dit qu'il n'a pas les prérogatives pour régler le problème. Le gouvernement, lui aussi, se tait sur ce dossier, alors que faut-il faire ?» Dr Youcefi fait également remarquer que «les groupes parlementaires et les partis politiques n'ont pas influé sur le cours des choses et, paradoxalement, ils nous soutiennent tous», s'étonne-t-il. Les deux syndicats sont en grève depuis plus de 3 mois pour le SNPSP et plus de 2 mois pour le SNPSSP et, durant cette période, ils n'ont cessé de se manifester à travers plusieurs actions (marches, regroupements et sit-in). Vers 12h30, les deux représentants syndicaux ont été conviés par un médiateur de la présidence qui les a reçus, leur assurant de prendre en charge leurs revendications. A leur sortie, le Dr Merabet du SNPSP indiquera que leur grève qui n'a, à aucun moment, été suspendue, devra continuer. Mais il espère que les revendications des praticiens feront l'objet d'intérêt par la présidence. «Nous sommes contraints de faire la grève et ce n'est pas de cœur joie que nous sommes venus ici exposer nos revendications au premier magistrat du pays», a-t-il dit, ajoutant: «Nous voulons qu'on épargne ces aller-retours à nos collègues qui viennent de toutes les wilayas et les laisser se donner entièrement à leur mission». A Oran, une cinquantaine de spécialistes de santé publique en provenance de quatre wilayas de l'ouest du pays: Oran, Mostaganem, Mascara et Aïn Témouchent se sont rassemblés devant le siège de la wilaya. Pour le Dr Deharib, responsable du bureau d'Oran de ce syndicat, les signes d'apaisement n'ont rien donné. Les deux syndicats attendaient l'ouverture des négociations pour débloquer la situation, mais aucune mesure n'a été initiée. Les grévistes reviennent, donc, à la charge en occupant la voie publique tout en assurant le service minimum. Par ailleurs, les praticiens des wilayas de l'ouest du pays et sous la bannière du SNPSP ont participé, hier, à un sit-in tenu devant le siège de la DSP de Sidi Bel-Abbès, initialement prévu devant la wilaya. Quant aux perspectives de la grève, la feuille de route retenue a prévu, en cas de persistance de la sourde oreille de la tutelle, une marche nationale dans la capitale, une action d'envergure dont la date sera fixée par le bureau national. A Constantine, le sit-in qui devait se tenir face au cabinet du wali, hier matin, a avorté, les protestataires ayant eu une fin de non-recevoir de la part des autorités locales, un responsable ayant indiqué à propos du refus qui leur a été signifié «que cela ne relève pas des prérogatives des autorités locales, s'agissant d'un problème national que seule leur tutelle centrale est habilitée à prendre en charge». Le Docteur Sâadoune Belkhelfa, président du bureau de la wilaya de Constantine, a déclaré «qu'il s'agit là d'un mouvement de protestation et de solidarité qui devait coïncider avec celui qui était programmé conjointement, et à la même heure par le SNPSP et le SNPSSP et l'Intersyndicale dans la capitale, à proximité du siège de la présidence de la République. Selon notre interlocuteur, «le nombre des présents face au cabinet du wali aurait été encore plus consistant, si nous n'avions pas eu affaire à un malencontreux malentendu, car beaucoup de nos adhérents avaient tenu un sit-in à l'intérieur même du Centre hospitalo-universitaire de la ville, sous la bannière de l'intersyndicale», ajoutant: «nous restons plus que jamais aussi fermement mobilisés et déterminés à aller jusqu'au bout de nos revendications, jusqu'à ce que les pouvoirs publics daignent accorder une suite favorable à ces dernières».