L'effondrement et l'hépatite virale, sont deux menaces qui pèsent chaque jour, sur les onze familles qui restent du bidonville, dit «cour chami». Elles étaient 28 au départ, 17 d'entre elles, ont été relogées dans le cadre d'un programme de logements ruraux, celles qui ne l'ont pas été, continuent de souffrir en silence. Un SOS avait été lancé avant-hier, par les concernés et sur place, les éléments de la protection civile, avaient remarqué de dangereuses fissures dans certains murs. «Nous avons entendu un craquement qui nous a fait sursauter. Un pan du mur est tombé. Nous avons peur en quittant l'intérieur de ce qui nous sert de logis». Nous a dit le père de famille M. Abdelaziz. «Cela s'est passé avant-hier et aujourd'hui, je n'ai pas été au travail de peur que quelque chose arrive à mes enfants. Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit en prévision de ce qui pouvait nous arriver en plein sommeil». Avait encore ajouté notre interlocuteur en nous invitant à constater nous mêmes les dégâts. En effet, dans le petit espace qui se présente comme cuisine, à peine deux mètres carrés, le toit qui présente aussi des fissures permettant à l'eau de pluie de s'infiltrer, donne l'aspect de quelques morceaux de béton entreposés les uns à côté des autres sans armature aucune. Au fond, ce qui sert de chambre à coucher aux quatre enfants, dont le plus jeune, un garçon de la classe terminale et ses trois soeurs, en plus des parents, se trouvent entassés pèle mêle. Des effets vestimentaires, humides, un téléviseur, une garde robe, donnant l'impression d'un fourre tout. Le seul lieu qui sert de WC à toute la famille, a débordé et les odeurs qu'il dégage, sont insupportables. Les conduites d'eau usées sont débordantes aussi. «C'est l'effet, des eaux pluviales. A chaque hiver c'est comme ça et cela dure. Nous irons avec ces odeurs et nous n'y pouvons rien», nous a dit un locataire, en rappelant à chaque fois à ses voisins les multiples et nombreuses démarches effectuées auprès des autorités locales. «Tous les walis, qui se sont succédé sont au courant de notre situation. Aujourd'hui, comme vous voyez, nos vies sont menacées et nous ne disposons d'aucun abri» a ajouté un autre locataire. Une inquiétude qui semble bien s'emparer des familles concernées, qui interpellent les autorités locales à une prise en charge réelle de leur situation.