L'intersyndicale des praticiens de la santé publique qui regroupe les deux syndicats initiateurs du mouvement de protestation au sein des hôpitaux à savoir le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et le syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), a réagi hier aux mesures répressives annoncées par le ministère de la Santé, de la Population et la Réforme hospitalière. Dans un communiqué qui nous est parvenu, l'intersyndicale dénonce «avec vigueur la batterie de mesures répressives prises à l'encontre des médecins grévistes à travers lesquelles le droit de grève consacré par les lois de la république se trouve bafoué. Cette nouvelle atteinte aux libertés syndicales nous édifie sur l'incapacité des pouvoirs publics à prendre en charge nos revendications socioprofessionnelles pourtant reconnues légitimes par toutes les instances aussi bien administratives que politiques approchées durant la grève. Au-delà de l'atteinte aux droits d'une corporation, l'intersyndicale dénonce dans ces mesures une mise à mort programmée de la santé publique, décidée par le gouvernement et mise en œuvre par le ministre de la Santé». Le document précise que «le ministre de la Santé justifie ces mesures par des décisions de justice qui n'ont jamais été notifiées à ce jour aux syndicats en grève et par souci de préserver la pérennité du service public de santé qui n'a jamais été mis en péril par la grève en raison d'un large service minimum». Les rédacteurs du communiqué ajoutent que «de ce fait l'allégation d'abandon de poste envers les grévistes qui sont toujours en poste pour obligation de service minimum est un mauvais alibi et contredit la démarche même de la tutelle qui a reconnu la grève par la tenue de réunions de conciliation telles que prévues par la loi». Les contestataires ont décidé à la faveur de cette évolution de la situation «d'organiser des assemblées générales locales pour décider de l'attitude à adopter par rapport à cette nouvelle situation et ce en prévision de la réunion extraordinaire de leurs conseils nationaux prévus pour le 25 mars 2010 pour le SNPSP et le 26 du même mois pour le SNPSSP».En affirmant «que notre cause est juste et que nous restons mobilisés». Pour rappel, le ministre a décidé «de mettre en oeuvre des mesures prévues par la réglementation du travail après avoir enregistré avec regret la poursuite de la grève des praticiens de la santé publique» a-t-il indiqué lundi dernier un communiqué rendu public. «Il sera ainsi procédé, a-t-il déclaré, à la retenue sur salaire pour l'ensemble des journées de grève et l'envoi de mises en demeure individuelles à l'ensemble des praticiens en abandon de poste», ajoutant qu' «à l'issue de ces procédures, les mesures de révocation seront entamées contre tout praticien qui n'aura pas rejoint son poste de travail».En invitant « l'ensemble des praticiens de santé publique à rejoindre leur poste de travail» en déplorant néanmoins que «malgré les avancées enregistrées dans le traitement des revendications socioprofessionnelles et la tenue de nombreuses séances de travail et de conciliation avec les bureaux nationaux des partenaires sociaux concernés, la grève a été maintenue». Et d'ajouter que «bien que la justice ait ordonné l'arrêt de la grève et la reprise du travail, le ministère avait privilégié la voie du dialogue et de la concertation pour que le traitement des doléances des partenaires sociaux se fasse dans un climat de sérénité et sans prendre en otage la santé du citoyen». Et de charger les contestataires «les deux syndicats persistant dans leur attitude et allant jusq u'à refuser de participer à l'élaboration du régime indemnitaire au sein de la commission où siègent l'ensemble des autres syndicats de la santé, est-il encore mentionné, dans l'obligation de mettre à exécution toutes les mesures prévues par la réglementation régissant les relations de travail pour que cesse la prise en otage des malades et leurs parents».