Le troisième congrès de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), version Mustapha Bouchachi, a reconduit ce dernier à la présidence de l'organisation, dans la nuit de vendredi à samedi. Cette opération est intervenue après l'adoption, par les 154 congressistes, des statuts de la Ligue et de l'élection d'un nouveau conseil national, composé de 56 membres. Les résultats de ces assises, approuvés à main levée, seront-ils reconnus par l'administration ? “Nous travaillons dans la légalité et nous présenterons nos statuts et notre dossier au ministère de l'Intérieur, au cours des 15 prochains jours”, a révélé avant-hier le porte-parole du congrès, Aïssa Rahmoune. Pour ce dernier, “la balle est maintenant dans le camp du département de Yazid Zerhouni”. Pour rappel, le congrès de la LADDH, aile Bouchachi, a été placé sous le thème “Agissons pour la levée de l'état d'urgence”. Prévu initialement les 25 et 26 mars derniers, à la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda, il s'est tenu aux dates fixées à la Maison des syndicats, à la Glacière, en raison du refus d'autorisation des services de la wilaya d'Alger. Quelques jours auparavant, le président de l'autre aile de la Ligue, Hocine Zehouane, avait appelé à l'interdiction de la tenue du 3e congrès, qualifiant Me Bouchachi d'“imposteur malgré lui”, en soutenant que le FFS est à l'origine des manœuvres au sein de la LADDH. Le 25 mars dernier, à l'ouverture des travaux du congrès, le discours prononcé, notamment par Me Bouchachi, rappelait étrangement celui défendu à Sant-Egidio, dans la mesure où les dénonciations sur l'arrêt du processus électoral, en 1992, ciblaient principalement le pouvoir algérien et les forces de sécurité, sans situer, à aucun moment, la responsabilité des islamistes terroristes, y compris dans le registre des disparitions.