P lus de deux mois après l'assassinat du patron de la police, feu Ali Tounsi, son successeur n'est toujours pas connu. Le poste de DGSN par intérim est assuré par Abdelaziz Affani, directeur général de la police judiciaire. Qui pourra remplacer l'homme qui a su «métamorphoser» ce corps de sécurité qui avait été à l'avant-garde de la lutte contre le terrorisme ? De son vivant, Ali Tounsi avait opéré d'énormes changements dans la police. Mais les Algériens retiendront sûrement le plus apparent, à savoir la dotation de la police de nouvelles tenues et d'un matériel roulant flambant neuf. L'ex-DGSN avait compris que l'on ne pouvait pas combattre le crime devenu de plus en plus «ingénieux» et le terrorisme de plus en plus meurtrier avec du matériel obsolète. Pour cela, les hommes en bleu, même si dans certaines wilayas ils souffrent toujours d'un manque de moyens, disposent de ce qu'il y'a de mieux en matière de technologie. La formation de plus en plus moderne et draconienne basée sur la science et la spécialisation de certains services de la police ont fait que ce corps a gagné des galons ces dernières années grâce à une stratégie mise en place par Ali Tounsi pendant une quinzaine d'années. Qui remplacera Ali Tounsi à la tête de la police ? Des noms sont avancés ces dernières semaines sur l'éventuel remplaçant de Si El-Ghaouti. Premier cité, le directeur de la police judiciaire, Affani, qui assure l'intérim et qui a pris part ces derniers jours aux rencontres régionales sur le passeport biométrique à Oran, Constantine et Alger. Cette thèse est confortée, dit-on, par le fait que c'est habituellement l'inspecteur général des services de la Sûreté nationale qui assurait l'intérim de la DGSN et la nomination, même temporairement, de Affani à ce poste, ne peut être suivie que par sa confirmation. Autre nom cité, celui du directeur de l'administration générale, Youcef Daïmi, qui avait riposté en tirant sur Oultache, l'assassin présumé de Ali Tounsi. Les noms de Houalef Mohamed, actuel inspecteur général des services de la police, Zebouchi Abdelhamid, directeur des ressources humaines (DRH) et Boufenia Ahcen, directeur d'études au sein du cabinet de la DGSN, sont aussi avancés comme possibles successeurs de feu Ali Tounsi. Khelfi Abdelkader, ancien inspecteur général de la sûreté, actuellement en retraite, est aussi évoqué. La semaine dernière, un autre nom est venu s'ajouter à la liste, celui de Lahcène Seriak, ancien secrétaire général au ministère de l'Intérieur et ex-wali délégué chargé de la sécurité à Alger. Le nom de Sid Ali Lebib avait été lui avancé comme remplaçant de Ali Tounsi en 2009 déjà. Il faut cependant savoir que le poste de DGSN a été-exception faite de M'hamed Tolba - de tout temps occupé par un ancien officier supérieur de l'ANP. Qu'en sera-t-il cette fois-ci ?