Netanyahu n'a aucunement l'intention de changer de politique à l'égard des Palestiniens, même si son entêtement fait qu'Israël est confronté à l'isolement international et que sa relation stratégique avec les Etats-Unis est soumise à des turbulences. Sa stratégie pour briser cet isolement et «réchauffer» les rapports de l'Etat hébreu avec son principal allié va être, sans céder aux exigences qui lui ont été posées, de provoquer une brutale diversion en vue de faire taire celles-ci. Diversion qui prendra la forme d'une nouvelle agression israélienne soit contre la bande de Ghaza, soit contre le Liban. Depuis quelques semaines, le Premier ministre israélien et son équipe s'emploient à susciter le prétexte qui donnera corps à leur opération de diversion. Du côté de Ghaza, c'est tout trouvé avec les tirs de roquettes tirés de là sur le territoire israélien, même si le Hamas s'emploie à essayer de neutraliser les groupuscules qui en sont les auteurs. La propagande israélienne dramatise à outrance ces actes incontrôlés de violence et les met au compte de ce même Hamas, qui est présenté comme la menace mettant en péril la sécurité de l'Etat hébreu. Côté Liban, l'aviation israélienne effectue des violations quasi quotidiennes de l'espace aérien libanais, avec le but que ces opérations pousseront le Hezbollah à offrir à Benyamin Netanyahu le «casus belli» qu'il recherche pour ordonner à l'armée israélienne de passer à l'offensive en territoire libanais. C'est à lancer une nouvelle agression que se prépare l'Etat sioniste sous la direction de Netanyahu. Pour ce dernier, l'embrasement présente un double avantage. Celui interne de ressouder la coalition qu'il dirige et l'opinion publique israélienne autour de son cabinet. Extérieur aussi, qui est que l'état de guerre va raviver la fiction de l'Etat hébreu engagé malgré lui dans un combat vital pour sa survie et provoquer ainsi la fin de l'isolement international dans lequel il se trouve. Pendant que Tel-Aviv poursuit froidement sa politique de provocation et de tension, du côté de l'Autorité palestinienne, l'on se berce d'illusions en pensant que parce qu'Israël est en délicatesse avec les Etats-Unis, les principales puissances occidentales et la communauté internationale d'une manière générale, cet Etat va consentir aux exigences que l'Autorité palestinienne a mises pour son retour à la table des négociations. Si la stratégie que poursuit Netanyahu se réalise, s'en sera fini pour longtemps de tout dialogue israélopalestinien. Une nouvelle agression israélienne contre la bande de Ghaza ou le Liban ne laissera immanquablement la voix qu'aux extrêmes, tant en Israël qu'en Palestine et dans toute la région. Les évènements qui s'enchaînent ces derniers jours mènent inéluctablement à la confrontation et donc à cette issue qui sera fatale pour le peu de chances qui restent à la reprise du processus de négociations pour la paix.