L'affaire du match de foot organisé, en octobre 2007, à l'USTO, dans le cadre d'un tournoi inter-quartiers, à l'occasion du mois de Ramadhan et qui a tourné au drame avec le meurtre d'un jeune de la cité Haï Yasmine, était, hier, devant le tribunal criminel d'Oran. Cette joute sportive, dont l'objectif premier était de renforcer les liens de bon voisinage entre les jeunes issus des nouvelles cités d'Oran-est, a été émaillée par un incident sanglant qui a coûté la vie à un homme à la fleur de l'âge, lâchement poignardé par un jeune «voisin», les nerfs à fleur de peau à cause d'un match de foot purement amical. L'esprit du «houmisme» (le chauvinisme à l'échelle de quartier, si l'on peut caricaturer ainsi ce concept) y est pour quelque chose dans cet acte tragique, dont le facteur principal reste, bien entendu, la violence qui a pris des proportions alarmantes notamment dans le milieu juvénile. Après une confrontation très chaude sur le terrain du stade du quartier de l'USTO, où les deux adversaires, la victime et l'accusé, ont eu une altercation qui sortait complètement du cadre sportif, organisateurs et riverains croyaient que tout allait se terminer avec le coup de sifflet final de l'arbitre et que les deux «antagonistes» allaient se réconcilier forcément. Mais l'accusé ne l'entendait pas de cette oreille. En proie à la rancune, celui-ci est revenu après la rupture du jeûne vers la victime et, à l'aide d'un couteau, lui a asséné plusieurs coups, dont un mortel au niveau de la cuisse gauche et qui lui a transpercé l'artère fémorale. Hier, au procès, l'accusé a nié les faits. Son conseil a plaidé non coupable. L'avocat général a requis la réclusion à perpétuité. A l'issue des délibérations, l'accusé a été condamné à 8 ans de prison.