Si certains drames en mer sont toujours présents dans les mémoires des gens de mer, il en demeure que les statistiques, en ce 27 avril, sont toujours terrifiantes. Près de 15 millions de marins pêcheurs dans le monde (100.000 en Algérie) sont, chaque jour, exposés aux risques d'un accident de travail en mer. Et plus de 70% des accidents en mer sont recensés au moment des opérations de remontage ou de largage ou mouillage du matériel de pêche. Le feu et l'avarie occupent des places non négligeables dans le reste du lot. Alors comment lutter contre le feu à bord d'un navire et comment organiser sa survie et celle d'autrui après l'abandon du navire en cas de naufrage, toutes ces questions trouvent leurs réponses dans une formation de base, aujourd'hui obligatoire à tout marin naviguant à bord d'un bateau. Profitant de la journée mondiale des accidents de travail, placée cette année par l'OST (Organisation scientifique du travail) sous le slogan «sécurité maritime», l'ETFPA de Béni-Saf a organisé, ce lundi sur les abords du quai Sud du port de Béni-Saf, une manifestation technique visant à vulgariser ce savoir-faire indispensable. En effet, l'opération a été l'exécution d'une série d'exercices visant à préserver l'intégrité physique de l'équipage à bord d'un navire en difficulté dans des situations données. En fait, tous les gestes techniques dont tout maritime à bord d'un bateau doit les connaître et surtout souvent les répéter. Ainsi, et sous l'encadrement des enseignants de l'école, deux groupes de stagiaires (des futurs patrons côtiers) ont réalisé sans faute tous les mouvements nécessaires et utiles dans deux situations assimilées, lutte contre le feu et la survie collective lors d'un naufrage. Le premier atelier consistait à se prémunir de moyens de lutte (dispositif de protection individuelle et dispositif de protection collective) et de savoir lutter contre tous types de feu déclarés à bord. Dans le second atelier, si le canot de sauvetage ou bobard demeure une pièce maîtresse importance dans la survie du groupe, l'ordre chronologique des gestes à réaliser fut tout autre. La foule présente a eu plein les yeux. Une fois à l'eau, ces futurs lieutenants de la pêche ont régalé l'assistance en exécutant des mouvements d'ensemble formant tantôt un brancard humain, tantôt un radeau Tous ces gestes doivent, nous dit un instructeur, être répétés périodiquement. Cette manœuvre doit aussi, ajoutera-t-il, se faire à chaque fois que plus de 10% de l'équipage a été remanié. Quant au canot, il doit être régulièrement visité. Car largué, il doit se déplier automatiquement sous l'effet de la pression hydrostatique ou d'immersion (contact de l'eau d'une substance qui commande le système de pliage). Car ce qui est souvent inquiétant, que sur certains bateaux, nous dit-il encore, les bobards ne sont jamais contrôlés. Certains sont même cadenassés ou carrément remplacés. Notons aussi qu'une exposition était organisée en même temps. Enfin, et jusqu'à aujourd'hui, 60 inscrits maritimes ont déjà suivi ce type de formation à l'EFTPA. L'objectif est d'en former 11.000, mais faudrait-il que ces derniers se manifestent. Pour rappel, l'Algérie, qui est membre à l'OMI (Organisation maritime internationale), a ratifié la norme STCWF (F comme Fishing ou poissons), convention internationale de formation des gens de mer dans le but d'améliorer la sauvegarde de la vie humaine en mer dont plus tard ne seront plus autorisés à naviguer les sans-titre.