La délocalisation du marché de «Blass El-Khadem» vers l'ex-souk El-Fellah de Sidi Lahcène constitue la préoccupation première des commerçants. Enfin, et depuis plus de 6 ans, l'APC de Tlemcen daigne s'occuper d'une des places publiques mythiques de la ville de Tlemcen, la place Bachir El-Ibrahimi, plus connue sous le nom de «Blass El-Khadem». Car à l'époque de la colonisation, y était érigée un bronze de femme noire, déboulonné à l'indépendance. C'est en voulant se débarrasser de ses petits vendeurs à la sauvette en 2004 qu'on a fait de cette place publique l'un des plus grands centres de commerce de vêtements, de tissus, de lunetterie et autres articles de confort d'importation. Régularisation d'impôts en main mais sans registre de commerce, ces petits commerces ont fait leur chemin dans le domaine de la demande de leur clientèle, même s'ils ont toujours été amendés pour ce registre de commerce qui ne leur a jamais été délivré. Ils étaient 55 commerçants au départ, ils sont 60 familles à vivre de cette manne depuis 2004. Mais c'est au grand dam des riverains qui ont vu leur environnement (habitation et vie) dépérir de jour en jour. «Pour le P/APC, il n'y a que 27 commerçants qui bénéficieront de locaux à Sidi Lahcène», nous fera remarquer un délégué des commerçants, qui ajoute «nous ne quitterons Blass El-Khadem que s'il y a 60 stands à Sidi Lahcène, pas un de moins». Aux alentours de Blass El-Khadem, sur la rue du Commandant Djabber, d'autres vendeurs à la sauvette, traînant de vieilles charrettes ou tout simplement sur des tréteaux de fortune, rivalisant avec des boutiques de luxe, sont constamment pourchassés par des agents de police. Mais ils reviennent toujours, car ls attendent eux aussi que leur situation soit régularisée. Année de «Tlemcen, capitale de la culture islamique» oblige, les responsables de l'APC se sont vus sommés de prendre sérieusement cette place en main. Il est inouï pour eux que des délégations de marque de plus de 120 pays remarquent, lors de leur séjour à Tlemcen, cette tare dans la ville des Zianides. C'est pourquoi, il est indispensable de redonner à cette place ses titres de noblesse et que les commerçants plient bagage dans les 15 jours à venir pour s'installer au souk El-Fellah de Sidi Lahcène, à quelques encablures de là. Chose que les commerçants n'acceptent pas car ce site est encore en pleine étude pour une rénovation d'un coût de 81 millions de centimes. L'investissement pour le retaper à neuf, car voilà plus de plusieurs décennies qu'il est à l'abandon, dépasse les 18.000.000 de dinars et les travaux prendront plus de 6 mois. Les commerçants ne l'entendent pas de cette oreille, car ne font pas trop confiance aux responsables de la commune et ont peur que les travaux prennent plus de temps qu'il n'en faut s'ils quittent, dans les délais prévus, leurs stands dans la place Ils tenteront, dans les jours à venir, une entrevue avec le wali de Tlemcen pour exposer leurs doléances, car ils n'ont pas intérêt à rester au chômage pendant plus de 6 mois. Et puis le moment est mal choisi, car c'est surtout en été que les affaires vont bien pour eux.