L'établissement hospitalier spécialisé (EHS) de gynécologie obstétrique de Sidi Mabrouk a vécu, avant-hier, une nuit mouvementée, au moment où une malade a été évacuée d'urgence de Aïn Fakroune, dans la wilaya d'Oum El Bouaghi, pour un accouchement difficile. Pour la sauver, il a fallu la mobilisation de tout le personnel médical, dont le médecin chef de la clinique, le professeur Sellahi, pour qu'elle soit enfin hors de danger. Selon le directeur de cet établissement, M. Brahmia Hacene, que nous avons rencontré hier matin au niveau de ladite structure, «ceci n'est que la partie visible de l'iceberg, nous a-t-il confié, car nous sommes confrontés quotidiennement à un flux extraordinaire de malades qui viennent de tout l'Est algérien. Cette situation rend très aléatoire toute prise en charge de qualité, que ce soit en matière de possibilité d'accueil ou d'hygiène». «En effet, ajoute notre interlocuteur, nous avons une capacité d'accueil de 68 lits techniques équipés pour les malades admises, alors qu'en réalité nous recevons environ 250 patientes par jour, avec une moyenne de 20 césariennes pratiquées toutes les 24 heures. Ces opérations sont assurées par deux maîtres assistants et un professeur en gynécologie, ce qui revient à dire que les équipes médicales et paramédicales sont submergées par cette charge de travail ainsi que la grande pression qui s'exerce sur elles, particulièrement de la part des citoyens, dont certains veulent, coûte que coûte, que leur malade soit admis au niveau de l'établissement malgré le manque criant de lits», dit-il encore. A titre d'exemple, nous dit encore notre vis-à-vis, «rien que pour la suite de couche, avec des chambres conçues pour 18 lits au total, nous avons des chambres qui renferment sept malades, et souvent trois par lit ! Et nous n'arrivons même plus à maintenir le minimum d'hygiène dans ces conditions. D'autant plus que le personnel du nettoyage est assez vieillissant et son renouvellement présente beaucoup de difficulté dans le recrutement», nous indique encore le directeur. A la question de savoir quelles sont les solutions préconisées pour remédier à cette situation, le responsable de l'établissement nous dira «qu'un projet d'extension de la clinique a été approuvé. Bientôt sera lancée la construction d'une nouvelle maternité de trois niveaux, avec un total de 60 lits équipés en tout, avec les services annexes, pour un montant inscrit de 3 milliards de centimes. Mais en attendant, et malgré toutes ces contraintes, l'équipe travaille sans relâche pour l'accueil et la prise en charge des futures mamans qui viennent de tout l'Est du pays, dans les meilleures conditions possibles, conclut-il.