«La page du dossier de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy-Orascom avec la compagnie MTN d'Afrique du Sud est tournée». C'est ce qu'a annoncé hier le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. Medelci qui s'exprimait devant la presse en marge de la clôture de la 5ème session de la Haute commission binationale de coopération entre l'Algérie et l'Afrique, a indiqué «qu'il est à présent admis que s'agissant d'Orascom, la page est tournée avec l'Afrique du Sud». Le ministre algérien a en outre affirmé avoir abordé ce sujet avec la ministre des Relations internationales et de la Coopération d'Afrique du Sud, Mme Maite Nkoana Mashabane, dans un climat «très positif et de grande sérénité». Il a fait remarquer que «cela ne signifie pas que les entreprises sud-africaines et, en particulier, MTN n'ont pas la possibilité de travailler en Algérie», ajoutant qu' «elles auront certainement beaucoup d'occasions pour apporter une contribution qui sera très appréciée chacune dans le domaine qui est le sien». La veille, mardi, le ministre du Commerce, M. Hachemi Djaaboub, avait aussi abordé ce dossier avec la presse, affirmant que l'Etat algérien tient à son droit de préemption concernant la cession de Djezzy et n'autorisera pas sa reprise par la firme sud-africaine MTN. «J'ai fait savoir à la vice-ministre sud-africaine du Commerce et de l'Industrie, Mme Maria Ntuli Banghi, que l'Etat algérien, qui tient toujours à son droit de préemption, est contre la vente de Djezzy à un opérateur étranger. Donc, la firme sud-africaine MTN n'est pas autorisée à engager des négociations avec OTH en vue d'une éventuelle reprise», a déclaré Djaaboub. Le ministre qui s'exprimait à l'issue d'un entretien avec Mme Banghi en marge du premier forum d'affaires algéro-sud-africain, a indiqué avoir apporté cette explication à Mme Banghi après que cette dernière eut, lors de l'entretien, «sollicité les autorités algériennes pour faciliter les procédures de la reprise de Djezzy par MTN». Abondant dans le même sens, le ministre des Finances M. Karim Djoudi avait indiqué que le groupe égyptien n'a pas encore affiché sa volonté de vendre sa filiale de téléphonie mobile Djezzy à l'Etat algérien. «A ce jour, nous n'avons pas d'informations dans ce sens, il n' y a pas eu de volonté affichée pour la cession de Djezzy à l'Etat algérien», a-t-il répondu à une question de l'APS, en marge d'une séance plénière du Conseil de la nation, sur l'existence de négociations entre les deux parties. Le ministre a précisé que le droit de préemption, dont dispose l'Etat algérien en cas de cession de participations des actionnaires étrangers, «nécessite que l'entreprise mère affiche clairement sa volonté qu'elle entrerait en discussions avec le gouvernement algérien pour pouvoir céder OTA». «Nous avons des positions très claires en ce qui concerne ce dossier (...) nous exercerons notre droit de préemption de 100% sur le capital de Djezzy et nous prendrons le prélèvement fiscal à hauteur de 20% sur les plus-values», a-t-il encore tenu à réaffirmer.