«Je considère, à l'heure présente, comme une véritable imposture le fait d'importer de l'étranger des médecins dont la compétence reste à démontrer», a déclaré jeudi à Constantine M. Bekkat-Berkani, président du Conseil national de déontologie médicale. Ce dernier s'exprimait à l'occasion de la tenue de la 12e journée de déontologie médicale organisée par la section ordinale régionale (SOR) des médecins de Constantine au palais de la culture Malek Haddad sur le thème «Coopération entre les professionnels de la santé : réflexion de l'ordre des médecins». Il estime que «cela n'est pas normal et qu'on devrait accorder plus d'attention aux potentialités qu'il y a en Algérie, leur proposer de meilleures conditions de travail pour aller vers l'intérieur du pays. De la sorte, pense M. Bekkat-Berkani, on pourrait probablement trouver une autosuffisance, en tout cas un équilibre. Et avec les organismes formateurs que sont les facultés de médecine, on parviendra à combler le manque de spécialités. Mais avoir recours à un personnel étranger qui n'est pas hyperspécialisé, je trouve que ce n'est pas normal cinquante ans après l'indépendance !». Cette rencontre régionale a été marquée par la participation de représentants des ministères de la Santé et du Travail, du directeur de l'Ecole nationale d'administration, de ceux de la santé et de la CNAS de la wilaya de Constantine, ainsi que du président du conseil de l'Ordre des pharmaciens. Selon le président de la SOR Médecines, le Dr R. Djenane, le conseil régional de l'Ordre des médecins de la région de Constantine regroupe quatre wilayate (Constantine, Jijel, Oum El-Bouaghi et Mila) avec environ 6.000 médecins régulièrement inscrits. «Cette année, nous avons jugé utile de nous ouvrir sur les autres institutions, à savoir les professionnels de la santé qui s'occupent des malades (associations, pharmaciens, l'université en tant que formateur, les gestionnaires, les syndicats, etc.) pour discuter des rapports que nous devons avoir les uns avec les autres pour assurer une meilleure qualité de soins au malade». Pour le Dr Mahsas, directeur général d'une clinique privée, l'intérêt de cette journée réside dans le fait que la thématique du jour qui se retrouve le plus souvent au devant de la scène, va être débattue en présence des hauts responsables concernés. Selon ce praticien de la santé, «la pierre angulaire essentielle des débats et des échanges de points de vue est comment faciliter l'accès aux soins, revoir la tarification et bien préparer la contractualisation, questions à l'ordre du jour et qui font partie des priorités de M. le Président de la République et du gouvernement». Lors de cette rencontre, le conseil de l'Ordre des médecins de la région de Constantine a tenu à honorer le Dr Mohamed-Nacer Damèche, directeur de la santé, de la population et de la réforme hospitalière de la wilaya de Constantine, «en reconnaissance des efforts qu'il a déployés dans le secteur d'une façon générale et à la tête de cette wilaya depuis plus de six ans». Après la remise d'une distinction, M. Damèche a déclaré : «Je remercie vivement mes confrères et amis et je considère qu'au-delà de cet honneur, c'est une reconnaissance des efforts déployés par toute la famille de la santé, par notre tutelle et par M. le wali de Constantine qui nous a toujours soutenus».