La problématique de la responsabilité médicale, thème choisi pour cette deuxième rencontre tenue sous une affluence record de médecins, à l'auditorium de l'université Abderahmane Ibn Khaldoun, jeudi, a en partie trouvé des oreilles attentives s'agissant des pulsions de la société et surtout de ses problèmes qui surgissent ici et là pour dire que la médecine, pour noble qu'elle soit, a ses règles et son éthique que tout bon médecin se doit d'observer. Docteur Mohamed Berkani Bekkat, président du conseil national de déontologie médicale, a dû nous synthétiser cette problématique l'espace d'une table ronde pour parler de « la nécessité de décentraliser ces conseils d'éthique » pour « plus d'efficacité et rester le plus près des préoccupations des malades et des médecins ». « Celui-ci (le médecin) n'est pas un délinquant systématiquement traîné en justice sans que ses pairs du conseil soient consultés », dira-t-il. Un grave mépris en dépit, reconnaît-il, « de certaines fautes réelles dont il ne faudrait pas se taire ». Beaucoup de thèmes ont été débattus lors de cette journée, à commencer par ce qui est plus philosophique mais toujours d'une brûlante actualité, à savoir la pensée d'Ibn-Rochd, par le professeur Touhami, chirurgien des hôpitaux de Paris, suivis par le professeur Pierre Cuer, président du réseau européen d'éthique et des droits de l'homme, qui a traité de la transplantation d'organes et xénogreffe, sur l'islam et l'éthique, des rapports de confraternité et des aspects déontologiques et juridiques. Il y a eu par la suite l'intervention plus crue sur « l'erreur ou faute médicale », de M. Bensaad Aziz, magistrat à la Cour de Tiaret, et de beaucoup d'autres, toutes aussi instructives qui ont impulsé des débats féconds. Docteur Hemaidia, président du conseil régional de déontologie, a promis d'ailleurs une manifestation similaire ouverte sur d'autres personnalités du monde de la médecine, l'année prochaine. Plus pragmatique, docteur Bekkat qui a longuement expliqué la démarche de son entité, a fait savoir qu' « il ne faudrait pas algérianiser l'erreur médicale », à l'heure où les moyens employés par la médecine d'aujourd'hui se développent à une vitesse vertigineuse. Docteur Bekkat parle aussi de la nécessité de l'établissement d'une carte des besoins sur le don d'organes et relance son idée d'émission d'une fetwa par le HCI à même de démystifier cet aspect de la science.