En 2009, la progression de la «Générale Assurance Méditerranéenne» (GAM) a enregistré une croissance des ventes de 28,1% et un chiffre d'affaires de 2,1 milliards de dinars, indique la direction générale de cette compagnie privée reprise en 2007 avec un lourd passif. C'est la première fois que la GAM communique, depuis les sanctions décidées par la direction des assurances du ministère des Finances, début mai dernier, notamment contre le précédent directeur général Arnaud Sassi. Elle qualifie cet épisode, survenu en mai dernier, « d'incident d'exploitation ». La GAM indique dans un communiqué avoir « pris acte des mesures et a cessé l'activité assurance frontière couvrant les véhicules étrangers entrant en Algérie, une activité marginale dans son chiffre d'affaires, et a mis fin aux fonctions de son directeur général ». Cette « assurance frontière » représente moins de 1% du chiffre d'affaires, précise-t-on pour éclairer la clientèle et le public en général. En tout cas, la GAM a assumé ses responsabilités par rapport à cet « incident d'exploitation » et «un règlement est mis en œuvre sous la supervision des autorités de la branche», autrement dit sous le contrôle normal du ministère des Finances, en vertu de la loi et de la réglementation. Le passif hérité, apuré La restriction d'activité ne touche rien d'autre que l'assurance frontière, souligne-t-on auprès de la GAM qui poursuit ses principales activités dans les branches automobile et entreprises. On s'attend à la désignation, dans les prochains jours, d'un nouveau directeur général. Pour le moment, c'est le président-directeur général, Vincent Le Guennou, qui coordonne l'activité de l'entreprise. Cet homme discret a un parcours universitaire dense couronné, entre autres, d'une licence d'économie de l'Université Paris Dauphine, d'un diplôme de HEC Paris et d'un MBA de la célèbre Harvard Business School. On relève que les résultats obtenus en 2009 ont été réalisés « grâce au déploiement de plus de 400 points de vente et aux efforts des 700 collaborateurs de la GAM qui commercialisent une offre de nouveaux produits et s'emploient chaque jour à l'amélioration de la qualité de service, avec notamment un raccourcissement important des délais d'indemnisation (5,2 jours en moyenne au mois d'avril 2010) ». La direction de la Générale Assurance Méditerranéenne (GAM) ne s'attarde pas sur le passif qu'elle a endossé lors de son rachat en 2007 à un homme d'affaires algérien, par « Emerging Capital Partners, ECP LLC », une société de gestion de fonds d'investissement en Private Equity spécialisée sur le continent africain, avec plus de 1,7 milliard de dollars sous gestion. Mais, elle indique qu'elle a eu à indemniser des clients, donc qu'elle a honoré des engagements laissés par l'ancien propriétaire, assurant ainsi en toute responsabilité la continuité de la compagnie. Elle précise que « vingt-sept mille (27 000) sinistres antérieurs à l'acquisition de la GAM par ECP ont été réglés depuis la reprise de la GAM en août 2007, pour un montant de 1,2 milliard de dinars. En 2008 et 2009, 1,9 milliard de dinars de sinistres ont été réglés ». Les communicateurs de la compagnie nous apprennent également que « ECP Africa Fund II PCC (Groupe ECP), actionnaire de référence de la GAM, a procédé à des augmentations de capital s'élevant à plus de 1,3 milliard DA entre 2007 et 2009 et a apuré le passif hérité ». Etre «un acteur de référence» Le conseil d'administration de la GAM envisage, dès lors, « avec sérénité » le second semestre 2010. A ce propos, il souligne que « dans la continuité du redressement réussi de la GAM les objectifs commerciaux et financiers pour 2010 sont maintenus de même que l'ambition de faire de la GAM un acteur de référence, intégré dans le secteur de l'assurance en Algérie ». Ces engagements, ainsi que les résultats 2009, vont très probablement être bien accueillis par les assureurs qui craignaient que « l'incident d'exploitation » ait des répercussions d'une plus grande dimension. La tonalité confiante et sereine de la direction de la GAM laisse nettement comprendre que la situation est maîtrisée. Avec 28% de croissance, il y a de quoi, commente un manager. Du coup, la rumeur selon laquelle la GAM serait à vendre n'a plus de sens. Le capital social actuel de cette compagnie est de 1,8 milliard de dinars. La GAM qui est adossée financièrement au groupe ECP n'a pas de souci, souligne-t-on, pour se conformer à la hausse du capital des sociétés d'assurances décidée par l'Etat, et qui devra être de 3 milliards de dinars d'ici environ une année. Il faut rappeler que le décret qui instaure cette obligation porte le capital à deux (2) milliards de dinars pour l'assurance dommages, et il filialise l'assurance-vie qui doit être dotée d'un capital d'un (1) milliard de dinars.