DEUX ENSEIGNEMENTS PEUVENT ETRE TIRES DE LA GREVE GENERALE «ILLIMITEE» AU COMPLEXE SIDERURGIQUE, QUI S'EST TERMINEE JEUDI PAR UN ECHEC ET LA DEMISSION DE SMAIN KOUADRIA, SECRETAIRE GENERAL DU SYNDICAT DE L'ENTREPRISE. LE PREMIER CONCERNE LE SYNDICAT UGTA LUI-MEME. TOUT DANS CETTE AFFAIRE A SEMBLE BIEN ETRANGE. DES MILLIERS DE TRAVAILLEURS REUNIS EN ASSEMBLEE GENERALE QUI DONNENT LEUR AVAL POUR LA GREVE ET LA MEME ASSEMBLEE QUI VOTE SANS COUP FERIR LA REPRISE DU TRAVAIL. IL NE SERT A RIEN DE SE DEMANDER LAQUELLE DES ASSEMBLEES GENERALES, LA «GREVISTE» OU «CELLE QUI REPREND LE TRAVAIL», EST LA PLUS SINCERE. PAR CONTRE, IL FAUT CONSTATER CE N'EST PAS NOUVEAU QUE DANS LE FONCTIONNEMENT DE L'UGTA, LA VOIX DES TRAVAILLEURS PESE PEU ET CELLE DES APPAREILS PESE TOUT. EN DEMISSIONNANT DE SON POSTE, SMAIN KOUADRIA A QUAND MEME LIVRE DES BRIBES SUR LES CONDITIONS DU LANCEMENT D'UNE GREVE DONT LE BIEN-FONDE N'ETAIT PAS EVIDENT POUR TOUT LE MONDE. KOUADRIA EXPLIQUE QUE LE SECRETAIRE GENERAL DE L'UGTA, SIDI SAID, L'A ENCOURAGE A DEFENDRE L'APPLICATION DE L'AVENANT SUR LA REVALORISATION DES SALAIRES DECIDE PAR LA DERNIERE TRIPARTITE. CE QU'IL A FAIT EN LANÇANT LA GREVE , AVANT D'ETRE LACHE SANS AUTRE FORME DE PROCES PAR L'UGTA. L'UNION LOCALE S'EST PERMIS DE RENDRE PUBLIC UN COMMUNIQUE QUI A CHANGE TOTALEMENT LA NATURE DE LA DISCUSSION ENGAGEE ENTRE KOUADRIA ET LA DIRECTION D'ARCELORMITTAL. SMAIN KOUADRIA A PEUT-ETRE INTERPRETE DE MANIERE «TROP SYNDICALE» LE SOUHAIT DE SIDI SAID DE LE VOIR ENTRER EN NEGOCIATION POUR L'APPLICATION DE L'AVENANT, MAIS LE TRAITEMENT QUE LUI A FAIT LA CENTRALE EST, LUI, TRES «PEU SYNDICAL». LE FAIT DE S'ADRESSER DIRECTEMENT AUX TRAVAILLEURS, SANS PASSER PAR LE SYNDICAT D'ENTREPRISE, EST UN DESAVEU QUE LA DECISION DE JUSTICE DECRETANT L'ILLEGALITE DE LA GREVE N'EXPLIQUE PAS. IL EST FORT PROBABLE QUE L'UGTA EST INTERVENUE CONTRE LA GREVE SUR INJONCTION POLITIQUE. DANS UN PAYS OU LES IDE N'AFFLUENT PAS - C'EST UN EUPHEMISME -, LA GREVE A ARCELORMITTAL POUR DES MOTIVATIONS PEU CLAIRES LA DIRECTION DU COMPLEXE FAISAIT VALOIR QUE LES TRAVAILLEURS ETAIENT MIEUX LOTIS QU'AVEC L'APPLICATION DE L'AVENANT - POUVAIT ETRE SUSPECTE DE MOTIVATIONS POLITICIENNES. KOUADRIA LUI-MEME, EN ENFOURCHANT LA «TENDANCE», SUGGERAIT MEME QUE L'ON POURRAIT ALLER JUSQU'A LA RENATIONALISATION DU COMPLEXE. LA JUSTICE ALGERIENNE AYANT TRANCHE CONTRE LA GREVE, SON MAINTIEN DONNAIT AINSI CORPS A L'EXPLICATION POLITIQUE. A L'EVIDENCE, LE GOUVERNEMENT ALGERIEN, A QUI L'ON REPROCHE DE MENER UNE POLITIQUE QUI DISSUADE L'ARRIVEE DES IDE, A ESTIME QUE LE CONFLIT D'EL-HADJAR DEBORDAIT. CE QUI EXPLIQUE POURQUOI SMAIN KOUADRIA A ETE DEBARQUE SANS MENAGEMENT PAR LA CENTRALE SYNDICALE. LE SECOND ENSEIGNEMENT EST QUE LE COMPLEXE D'EL-HADJAR N'EST QU'UNE TOUTE PETITE PARTIE D'UN GROUPE MONDIAL LE MOINS IMPORTANT, SELON MESSAOUD CHETTIH, ANCIEN PDG DE SIDER - OU LA RATIONALISATION PEUT ENTRAINER L'ABANDON DE SEGMENTS ENTIERS DE L'ACTIVITE AU COMPLEXE. C'EST AU FOND LE VERITABLE PROBLEME QUI ETAIT CACHE PAR CETTE GREVE PERDUE DE L'AVENANT. ET S'IL EST RESTE «CACHE», C'EST QU'IL N'EXISTE PAS DE REPONSE FONDEE A LA VOLONTE D'UNE ENTREPRISE MONDIALISEE DE CHERCHER LA RATIONALITE ECONOMIQUE. SAUF, BIEN SUR, A APPELER A LA «NATIONALISATION», COMME LE FONT CERTAINS PLUS PAR HABITUDE QUE PAR REFLEXION.