Des portes ouvertes sur le phénomène de la toxicomanie, que d'aucuns s'accordent à dire qu'il ne cesse de prendre de l'ampleur, ont été organisées hier à la maison de la culture Al Khalifa, et ce, à l'occasion de la journée mondiale de la lutte contre la toxicomanie. La manifestation est une initiative de la fédération nationale de la lutte contre ce fléau social, avec une participation de la brigade des stupéfiants, qui dépend de la police judiciaire de la wilaya de Constantine. Les portes ouvertes en question ont comporté deux volets, dont le premier a consisté en des interventions de médecins, psychologues, spécialistes dans ce domaine. Les différents conférenciers, dont il y a lieu d'indiquer que certains d'entre eux venaient de wilayas limitrophes, ont souligné la faiblesse des moyens en centres de désintoxication dans le pays. Ainsi, seules les villes de Blida et d'Oran disposent de centre de ce genre, ce qui reste très peu, comme ils ne manqueront pas de le relever. Bien sûr, des projets existent pour doter la plupart des wilayas, mais en attendant et pour ce qui concerne la ville des ponts, il n'y a pas de statistiques de toxicomanes en train de suivre une cure, à cause de l'absence des dites structures de prise en charge, mais juste des résultats d'enquêtes sur le phénomène. Dans ce cadre, le président de la commission de la santé et de l'hygiène à l'APW et responsable local de la fédération nationale de lutte contre la toxicomanie, M. Abdellah Benarab, dira qu'il ne dispose que de chiffres d'une enquête sur ce fléau, faite en 2007. L'enquête a porté sur une population de 250 toxicomanes, des cités Emir Abdelkader, de Boudraa Salah et de la vieille ville (Souika, Rahbet Essouf, etc.). Les résultats sont pour les consommateurs occasionnels de 33,85% chez les jeunes alors qu'ils grimpent à 76,16% pour les consommateurs permanents, et ils sont de 32,13% pour les polytoxicomanes. Concernant le second volet de la manifestation, il a consisté en une exposition de photographie et la projection de films documentaires, qui mettent en relief les affres engendrées par le phénomène ainsi que la détresse des toxicomanes. La rencontre, qui s'est déroulée en présence des élus de Constantine (APW et APC) et de responsables de quelques administrations, a drainé également beaucoup de jeunes, de parents ainsi que des associations de la société civile. Il y a lieu de noter qu'un ancien toxicomane a apporté son témoignage sur la dépendance et enfin de sa guérison grâce surtout à un travail de proximité et de suivi par des médecins à titre individuel ou à l'aide d'associations. Enfin, la rencontre s'est terminée par des recommandations adressées au ministère de l'Education, qui demande l'inscription dans les programmes de leçons sur la toxicomanie, une autre pour le ministère de l'Enseignement supérieur, qui insiste pour l'ajout d'un module sur la toxicomanie, dans la formation des médecins généralistes. De même qu'il est sollicité que l'office national de la lutte contre la toxicomanie, qui dépend actuellement du ministère de la Justice, de le transférer au Premier ministère.