Face à l'inquiétude des ménages qui appréhendent la flambée des prix des produits alimentaires durant le mois de Ramadhan, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada veut se montrer rassurant. Dans une déclaration diffusée, avant-hier, sur la chaîne I de la radio nationale, le ministre prédit une stabilisation des prix durant le mois sacré et promet de mettre en branle la machine anti spéculation. Pour ce faire, le premier responsable du département du Commerce compte «établir des règles claires et durables qui permettent d'asseoir une relation de confiance, de coordination entre les fournisseurs, les pouvoirs publics et le consommateur». En collaboration avec le ministère de l'Agriculture, le ministère du Commerce a également mis en place des dispositifs de régulation afin de pouvoir intervenir en cas de nécessité pour contenir toute tentative de rétention de marchandises visant à déstabiliser le marché. Les dépôts de stockage de marchandises seront mis sous l'œil des agents de contrôle. «La stabilité du marché implique également les opérateurs qui doivent être des partenaires œuvrant à l'approvisionnement régulier du marché», estime M. Benbada. «Nous allons intervenir par la force de la loi pour sévir contre toute tentative de spéculation», met en garde le ministre. Une vaste opération a été lancée pour inspecter tous les dépôts de stocks. A rappeler que le ministre s'est réuni, jeudi 22 juillet, avec les principaux acteurs intervenant dans l'approvisionnement du marché, opérateurs privés et publics pour les sensibiliser sur les bonnes pratiques commerciales. Pour le ministre «le comportement des consommateurs influe beaucoup sur l'état du marché». Durant les premiers jours du Ramadhan, il y a souvent une ruée des consommateurs sur certains produits, encourageant la flambée. «Nous avons l'habitude de constater une stabilité des prix, à partir de la deuxième semaine du mois sacré», observe M. Benbada. A défaut d'un dispositif juridique puissant, le ministre a saisi récemment les walis et les directeurs de wilaya en charge du commerce, pour qu'ils activent les dispositifs de veille et de contrôle à tous les niveaux. Le ministre table sur la sensibilisation. Il a ainsi tenté de sensibiliser les consommateurs et les opérateurs économiques à travers des avis publiés dans la presse pour l'application rigoureuse des lois. Il faut dire que certains produits enregistrent déjà une flambée des prix. C'est le cas notamment du sucre, de l'huile et des viandes blanches. De son côté, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), par la voix de son secrétaire général, Salah Souilah, a tenu à rassurer, hier les consommateurs «qu'il n'y aura pas de flambée des prix durant le mois de Ramadhan prochain». «Le Ramadhan coïncide avec la période des récoltes de plusieurs variétés des fruits et légumes», explique M.Souilah. Le S.G de l'UGCAA prédit «une baisse du prix du poulet qui se stabilisera à 200 dinars le kilogramme contre plus de 300 dinars actuellement». L'UGCAA explique cette baisse du prix par la mise sur le marché, par le groupe de gestion des participations des productions animales PRODA, d'un stock de viandes blanches. Par ailleurs, M. Souilah annonce que 5.000 tonnes de viande rouge congelée seront également mises sur le marché, pour stabiliser les prix moyens à 450 dinars le kilo. Aussi, le S.G de l'UGCAA prédit une baisse des prix du sucre et de l'huile d'environ 4 à 6%.