Le prix de la baguette du pain ne risque pas d'augmenter même si les boulangers ne sont pas satisfaits de leur marge bénéficiaire. En revanche, d'autres solutions sont envisagées par le ministère du Commerce afin de prendre en charge les préoccupations des professionnels sans toucher au droit du consommateur. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a assuré que le prix de ce produit de large consommation demeurera intouchable. «Les négociations avec les représentants des boulangers se poursuivent, nous envisageons de prendre leurs problèmes en charge mais sans toucher en aucun cas au prix de la baguette», a affirmé le représentant de l'Etat en marge d'une visite de travail et d'inspection qui l'a conduit, hier, au port d'Alger et à l'Inspection du contrôle de la qualité aux frontières et de la lutte contre la fraude à Alger. Le ministre a, de même, reconnu que le secteur de la boulangerie connaît de multiples problèmes à résoudre dont les conditions de travail, les coupures d'électricité, le marché parallèle et les charges des impôts. Il a, en effet, promis d'écouter toutes les doléances des producteurs de pain, de lutter contre le commerce illicite et la concurrence déloyale, d'indemniser les pertes causées par les coupures d'électricité ainsi que de revoir le taux des charges à payer. Pour ce qui est d'écarter la solution relative à l'augmentation du prix du pain, M. Benbada a rappelé qu'il s'agit d'un produit de très large consommation et qu'il devra être soutenu par l'Etat tout comme le lait et autres produits de première nécessité. Abordant le sujet de la viande importée de l'Inde à l'occasion du mois de Ramadhan, le ministre a indiqué qu'elle est de bonne qualité et répond à toutes les normes de production. Il explique la différence enregistrée entre les prix annoncés et ceux pratiqués par certains commerçants, par le fait que des importateurs privés ont ramené cette viande sur le marché quelques jours avant l'entreprise nationale chargée de cette mission et l'ont vendue à des prix libres selon le principe de l'offre et la demande. Pour ce qui est des prix des viandes blanches ayant connu une flambée ces dernières semaines, Mustapha Benbada a justifié cette situation par la cherté des aliments de volaille et les produits vétérinaires. «Nous avons proposé dans la loi de finances complémentaire 2010 de supprimer les taxes douanières de ces produits afin de réduire les charges et stabiliser le prix des viandes blanches», a-t-il affirmé. Le ministre du commerce veut mettre de l'ordre dans l'importation et la commercialisation de plusieurs produits qui font souvent objet de spéculation. Vers un registre de commerce d'une durée déterminée A noter, par ailleurs, que la visite d'inspection effectuée hier au port d'Alger et aux services de contrôle de qualité rentre dans le cadre de l'évaluation de ces départements sensibles, l'amélioration de leurs prestations et la modernisation des espaces d'arrivage des marchandises. Le ministre n'a pas manqué d'aborder, à l'occasion, la grande importance accordée au Centre nationale du registres de commerce par la mise à niveau de plusieurs services et la réforme de certaines mesures afin de faire face à toute anarchie. Celle enregistrée au niveau des dépôts de compte sociaux des entreprises est à l'ordre du jour. Selon le ministre, cette opération lancée, il y a quatre ans, a atteint 15% la première année, 27% l'année suivante pour passer à 40% l'année dernière et atteindre les 50% au 31 juillet de l'année en cours. Mustapha Benbada a indiqué que le faible taux enregistré ne reflète pas toute la réalité du nombre important de commerçants qui échappent à la déclaration de leurs comptes sociaux. «La plupart des absents de cette obligation sont des entreprises ayant gelé leur activité sans radier leurs registres de commerce et ce, suite aux mesures compliquées imposées pour cette opération d'où les allègements récemment adoptées», a déclaré le ministre. Et d'indiquer que le ministère a décidé de passer incessamment à la limitation de la validité du registre de commerce pour certaines activités réputées pour leur fraude dont le commerce extérieur. «Une mesure qui sera incluse dans la LFC 2010 et qui permettra de définir la valeur réelle des dépôts des comptes sociaux», dira M. Benbada.