Abandonné depuis de nombreuses années, le marché de Boulanger vient de faire l'objet de travaux de rénovation qui ont surtout consisté à un ravalement interne qu'externe. Mais une question s'impose : pour qui cette structure profitera-t-elle, sachant pertinemment que les locataires du marché l'ont déserté depuis longtemps et sert beaucoup plus comme dépôt. Ces derniers n'ont pas pu résister aux marchands informels qui ont élu domicile sur la placette sise à quelques mètres, devenue un espace commercial où les pratiques sont hors normes avec en plus l'étalage dans un désordre indescriptible de marchandises, parfois sans respect des règles élémentaires d'hygiène, tout en bloquant la route à la circulation automobile. Chez les riverains, qui vivent avec désolation ce fait accompli notamment après le départ des commerçants qui laissent derrière eux leurs déchets, leur seul souci est de voir les responsables communaux sévir sans complaisance contre les locataires qui refusent de réintégrer le marché couvert et faire intervenir, si besoin est, la force publique pour barrer la route aux marchands informels. Selon les dires des locataires du marché, le retour à la structure ne peut se faire en dehors de l'anéantissement du marché informel dont les agents imposent des prix imbattables étant donné qu'ils ne payent aucune charge, ne serait-ce que les droits d'étalage sur la voie publique, appelés communément « Elgoumreg ». En revanche, eux sont astreints à des charges diverses et, par conséquent, ils ne pourront jamais s'aligner sur les prix pratiqués par les marchands activant dans l'informel. A noter que plus d'une centaine de box à l'intérieur des différents marchés couverts sont abandonnés par leurs propriétaires qui préfèrent étaler leurs marchandises à l'extérieur, sur la voie publique, selon des sources de la commune d'Oran. Pour obliger les propriétaires de ces stands à rejoindre leurs étals et libérer l'espace public, à plusieurs reprises, des dispositions ont été prises par les services de la division des affaires économiques (DAE) de l'APC d'Oran, mais en vain, les marchands ne se sont toujours pas conformés à l'injonction. Des mises en demeure avaient été adressées à des marchands répartis entre une dizaine de marchés couverts inexploités. Il faut dire que sur la trentaine des marchés couverts que compte la commune, une dizaine ont été abandonnés par les marchands qui préfèrent rejoindre les marchands ambulants illicites sur la voie publique, généralement sur les artères mitoyennes aux marchés. Plusieurs actions pour faire libérer les espaces publics à proximité de ces marchés, squattés par les marchands illicites, ont été entreprises par le passé, sans résultat probant. Des travaux de rénovation ont été effectués pour l'aménagement et la réhabilitation de certains marchés pour inciter les marchands à rejoindre leurs stands, mais, jusqu'à présent, rien n'a été fait. Les marchés de Sidi El-Houari, d'Eckmühl, de Hai Derb, Petit Lac, Hai Oussama, entre autres, sont pratiquement boudés par les marchands, qui préfèrent plutôt les trottoirs et les placettes pour étaler leurs marchandises. Généralement, ces marchands argumentent leur choix par la concurrence déloyale des ambulants, qui en plus ne payent aucune taxe.