Dans le cadre des auditions annuelles qu'il dirige sur les activités des différents départements ministériels, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a présidé une réunion restreinte d'évaluation, consacrée au secteur des travaux publics. Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, lui a présenté une longue communication englobant les réalisations de la période 2005-2009 en soulignant qu'elle a consolidé les actions engagées depuis 1999. Il s'est projeté sur les cinq prochaines années en présentant une longue série de projets dans les domaines des infrastructures maritimes, terrestres et aéroportuaires. Il n'a toutefois pas mentionné les enveloppes financières qui leur seront consacrées. A titre indicatif, le ministre a fait état de l'existence de 30 projets dans le domaine des infrastructures aéroportuaires, et de 56 autres dans le domaine maritime, sans compter les milliers de km de routes à réaliser, le tout sur la période du plan quinquennal 2010-2014. Intervenant à l'issue de la présentation du secteur, le président de la République a souligné que «la concrétisation de l'important programme des travaux publics nécessite d'être accompagnée par des actions liées au développement de la veille technologique, à la consolidation de l'outil national pour l'émergence de nouvelles capacités d'études et de réalisation performantes, et à l'amélioration de la qualification de la ressource humaine par la formation». Sur ce chapitre, le ministre des Travaux publics a fait état de «retombées positives du programme d'investissement public 2005-2009». A cet égard, il a signalé «la création de nouveaux postes d'emploi, le renforcement de l'outil national de réalisation et d'ingénierie par la création de 3.500 nouvelles entreprises et de 400 bureaux d'études dans la filière travaux publics». Le président de la République a, par ailleurs, insisté sur «le respect des délais de réalisation, l'exigence de qualité des ouvrages et la maîtrise des coûts, ajoutant que l'expérience acquise par les cadres et les travailleurs du secteur doit être valorisée pour conforter l'outil d'études et de réalisation national». Car, il est essentiel d'»impliquer plus profondément l'outil national d'études et de réalisation qu'il importe d'encourager pour lui permettre d'améliorer ses performances et élever le niveau de ses prestations pour s'aligner sur les standards internationaux consacrés», a conclu le chef de l'Etat. Le respect des délais est une allusion claire, pour le moins, au projet de l'autoroute Est-Ouest qui devait, officiellement, être achevé à la fin 2009 et qui ne l'a pas été. Ce chantier de plus de 900 km confié, en trois tronçons, à trois entreprises étrangères a connu diverses péripéties au point où le tronçon Est n'est que rarement évoqué. On ignore exactement quel est son état et quand il sera achevé. Bien qu'il ne soit qu'un segment des nombreux projets coûteux à la charge de ce département ministériel, le projet d'autoroute Est-Ouest est symboliquement celui qui capte le plus l'attention de l'opinion. Le président de la République a également évoqué laconiquement «la maîtrise des coûts» du secteur des travaux publics. On imagine que le retard de réalisation de l'autoroute Est-Ouest a des répercussions sur ce plan. On en ignore pour le moment le montant. Auparavant, le chef de l'Etat avait souligné que «le secteur des travaux publics doit également procéder à la réforme et à la modernisation de l'organisation des services de l'entretien routier pour prendre en charge l'évolution importante de ce patrimoine compte tenu des moyens colossaux qui sont consacrés à son entretien et à sa préservation». A l'évidence, le chef de l'Etat anticipe sur la maintenance de tous ces ouvrages nouveaux et stratégiques qui ont coûté des sommes colossales au Trésor public.