La pagaille qui caractérise les marchés populaires et qui à été accentuée depuis le début du mois de jeûne, a été débattue hier au cours d'une émission spéciale diffusée en direct sur les ondes de la radio régionale de Constantine. Le moins que l'on puisse dire à ce propos est que l'APC a été mise au banc des accusés par les participants à l'émission, «à cause de son absence totale sur le terrain alors que tous les marchés souffrent d'un manque d'hygiène flagrant et inquiétant, où l'absence de mesure de sécurité laisse prévoir de graves catastrophes, etc.». Le constat fait notamment par l'association de défense des consommateurs est alarmant et sa présidente, Mme Kellil Sakina, n'a pas hésité à lancer un appel au wali pour lui demander «de mettre fin à la pagaille et mettre l'APC devant ses responsabilités». «Lors de notre dernière tournée dans les marchés de la wilaya, nous avons fait des constatations effarantes, a-t-elle affirmé. Des locaux où la toile d'araignée règne en maîtresse, les espaces sont tous squattés par une armée de marchands informels qui jettent leurs détritus partout, les pourtours des marchés occupés par des légions d'enfants qui vendent de tout Et ce qui est grave, des enfants âgés de six ans à peine, filles et garçons, qui se débattent dans la mêlée sous un soleil de plomb, en proposant aux passants de la coriandre et du persil sur des tables de fortune ». Les participants se sont focalisés sur le marché Boumezzou du centre-ville qui a la particularité d'offrir un concentré de problèmes qu'on trouve dans tous les autres. «A mon avis, la question de l'hygiène et de la sécurité dans les marchés est une prérogative de l'APC, comme la vente sur les trottoirs qui lui appartiennent», fera remarquer Mme Kellil. Et de poursuivre: «Or, elle est totalement absente sur le terrain. Et le premier responsable de cet état est sans conteste l'APC, par l'intermédiaire de son délégué du secteur et du responsable du patrimoine». Le coordinateur du syndicat des commerçants, l'UGCAA, de la wilaya, lui emboîta le pas en disant que la tâche de l'hygiène et de la sécurité des lieux n'incombe pas aux commerçants. «Occupé par la vente de ses produits, le commerçant ne peut pas délaisser son commerce pour prendre le balai et nettoyer. Certes, tout le monde est responsable de l'hygiène, mais l'APC doit faire son travail», argumentera M. Boutamine qui recevra l'appui du représentant de la direction du commerce, M. Denni, en ce sens que ce dernier affirmera que le premier responsable de l'hygiène est bien l'APC. «La lutte contre le commerce illicite n'est pas du seul ressort de la direction du commerce», déclare ce fonctionnaire qui profite de l'opportunité pour communiquer le programme de réhabilitation et d'organisation des marchés de la wilaya concocté par son administration et qui, selon lui, pourra contribuer grandement à la lutte contre le marché informel et à l'instauration de l'ordre dans les marchés populaires. Devant la pluie d'accusations dont l'APC a fait l'objet, son représentant, en l'occurrence M. Laib, vice-président de l'APC et responsable de l'assainissement, interviendra pour dire que «tout le monde pointe du doigt les services de la commune qui ne sont pas seuls responsables de la situation». Il se défendra en avançant un argument qui laissa tout le monde pantois : «l'APC n'a pas que les marchés populaires à gérer, elle a d'autres priorités !»...