Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques est appelé à s'impliquer davantage dans la commercialisation et le transit du poisson pour assurer plus de visibilité et de transparence dans la gestion de la ressource halieutique. Une entreprise qui ne pourra se faire qu'à travers un engagement ferme de la part de la tutelle dans la gestion des ports de pêche. C'est ce qu'a déclaré en substance le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M.Abdallah Khanafou, dans une intervention sur les ondes de la radio nationale, où il a exposé plusieurs volets relevant de l'activité de son secteur. M.Khanafou dira, en effet, que la gestion des ports de pêche reste un obstacle à la bonne exploitation des ressources, soulignant qu' «il est anormal de gérer la ressource en amont et en aval et de ne pas intervenir en matière de commercialisation et de transit de poisson». Selon lui, «il est temps que le ministère procède à la gestion de ces ports en vue d'une meilleure visibilité et de transparence dans la gestion de la ressource halieutique». Pour augmenter la part du poisson dans l'alimentation de l'Algérien, le ministre affirme qu'une régulation s'impose pour faire l'équilibre entre l'exportation et la consommation nationale et ce, avec le concours du ministère du Commerce. Il expliquera à cet égard que «l'exportation des espèces à forte valeur ajoutée peut être maintenue et compensée par l'importation de produits à large consommation», précisant que la sardine, à titre d'exemple, doit être interdite à l'exportation. Abordant le volet des prix élevés du poisson, le ministre a écarté l'existence de spéculation sur le poisson, «un produit hautement périssable et qui ne peut être stocké et c'est l'offre qui régule le prix», a-t-il dit. Il s'est dit, dans ce même propos, en faveur de la mise en place de coopérations bilatérales, notamment avec des pays africains, tout en plaidant pour le développement de l'aquaculture. Par ailleurs, le même responsable a annoncé l'interdiction à l'avenir des sociétés mixtes pour l'exploitation du poisson dans les eaux algériennes, un phénomène qui a été à l'origine de trafic. Evoquant le volet relatif au rajeunissement de la flottille, actuellement composée de quelque 4.500 unités, le ministre dira que, grâce au programme de soutien au secteur de 26 milliards de DA de l'Etat, la moyenne d'âge de ces unités de pêche est passée de 20 ans à 12 ans. De ce fait, a-t-il ajouté, l'acquisition de nouveaux bateaux de pêche est suspendue, estimant que la flottille actuelle peut suffire à couvrir les besoins de l'Algérie en matière de pêche. Concernant la pêche du thon, le ministre a précisé que l'exploitation de cette variété de poisson est désormais dévolue aux seuls armateurs algériens qui ont bénéficié d'une aide de l'Etat à hauteur de 60 % pour l'acquisition de 15 thoniers au total. M.Khanafou a annoncé que des mesures seraient prises à l'encontre des armateurs qui ont bénéficié de l'aide de l'Etat pour acquérir des thoniers, regrettant que le quota de l'Algérie de 1.000 tonnes de thon pour 2009 ne soit pas pêché. Pour ce qui est de l'aquaculture en Algérie, le retard est important et un développement rapide s'impose dans cette filière qui représente 50% de la production mondiale et brasse quelque 78 milliards de dollars de chiffres d'affaires, selon les chiffres de la FAO. Ainsi le ministre sollicite un programme spécial pour le développement de cette filière qui passe en premier lieu par une étude prospective et l'évaluation des aspects financiers. Par ailleurs, le ministre a annoncé que l'interdiction de la pêche du corail sera levée après l'élaboration d'un plan de gestion de cette ressource, basé sur une étude qui a émis des variantes d'exploitation réparties en plusieurs secteurs sur le littoral algérien. Chaque secteur bénéficiera de 10 concessions d'exploitation à raison de 300 kg par concession, soit une quantité totale de 6 tonnes à extraire par an. Mais un seul secteur seulement sera ouvert pendant cinq ans alors que les autres seront au repos tour à tour pendant 20 ans et ce, afin de préserver les écosystèmes.