Une initiative conjointe entre le ministère du Commerce et celui de la Pêche pourrait permettre aux Algériens de consommer de la dorade, de la sardine et, probablement, la crevette, à moins de 100 DA le kilogramme. C'est en tout cas ce qu'on est tenté de croire au vu de l'un des objectifs que se sont tracés récemment les ministères du Commerce et de la Pêche, qui cherchent à faire atterrir dans l'assiette des Algériens du poisson pas cher, en substitution aux viandes blanches et rouges. En juillet dernier, un groupe de travail conjoint entre les deux ministères, chargé de la régulation des poissonneries et des pêcheries, a été institué. Faire le point de la situation des poissonneries, et résoudre les blocages au bon fonctionnement du marché du poisson, sont les deux objectifs majeurs assignés à ce groupe de travail. Ce comité “étudiera les moyens à même d'assurer une bonne gestion des poissonneries et proposera des mécanismes innovants pour la gestion de ces espaces”. C'est du moins ce qu'a indiqué le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, tout en expliquant que le ministère de la Pêche avait “tant investi dans ce domaine au titre de l'ancien programme quinquennal à travers la création d'un réseau de poissonneries et de pêcheries spécialisées dans la vente en gros”. Selon le ministre du Commerce, des propositions concrètes visant l'amélioration des conditions de réception et de commercialisation des produits halieutiques dans le respect des conditions commerciales, notamment celles liées aux prix. Le ministre de la Pêche, M. Khanafou, a expliqué qu'il est question surtout de mettre un terme à l'anarchie qui prévaut actuellement au niveau des 11 pêcheries réparties à travers le territoire national. Et de noter : ”Nous voulons, à travers un nouveau cadre juridique, réguler la commercialisation des produits halieutiques en vue de conférer davantage de transparence au secteur où les opérateurs activent sans cahier des charges.” La production halieutique nationale reste faible. En effet, en moyenne, ce sont 187 000 tonnes qui sont pêchées chaque année, la tendance pouvant aller jusqu'à 220 000 tonnes. Cela n'est pas suffisant pour répondre aux objectifs tracés par l'Etat, qui veut que l'Algérien consomme en moyenne entre 8 et 10 kg de poisson par an. Certes, un programme devant permettre la production de quelque 274 000 tonnes a été mis en place par le ministère de la Pêche, en 2000. Ce programme, intitulé “Plan d'orientation du développement des activités halieutiques et d'aquaculture”, veut valoriser les ressources halieutiques maritime et continentale. La production projetée pour 2025 est d'environ 221 000 tonnes pour la pêche maritime et 53 000 tonnes pour la pêche continentale, à travers les différents projets d'aquaculture. Pourtant, seulement 25% des ressources halieutiques maritimes sont exploitées, selon un bilan du Syndicat national des marins pêcheurs.