Le problème de la spéculation sur le prix du mouton à l'approche de la fête du sacrifice a été mis sur le tapis et discuté jeudi dernier au cours de l'émission hebdomadaire «Préoccupations» diffusée par la radio régionale de Constantine. A cette occasion, les éleveurs, les citoyens, les représentants des communes du Khroub et de Constantine ainsi que les opérateurs du secteur de l'agriculture, ont été conviés à ce débat, qui a permis de lever le voile sur beaucoup de choses, à commencer par les arguments des éleveurs pour justifier le prix élevé du mouton. «Nous achetons le quintal de son à 3450 dinars, l'orge à 2500 DA, le fourrage à 300 DA et le vaccin à 800 dinars», dira d'emblée un éleveur. En matière de prix, il dira qu'ils vont cette année de 26.500 DA jusqu'à 33.000 dinars. Des moutons «costauds» ont été cédés à 60.000 dinars, avancera un autre. Le représentant de l'association des éleveurs situera la spéculation quant à lui au niveau des revendeurs qui interceptent les éleveurs et achètent des troupeaux entiers pour les revendre en deuxième main. Exprimant son étonnement, le représentant de la coopérative des céréales et légumes secs (CCLS) est intervenu pour signaler que le quintal de son est cédé 2500 dinars par son organisme «et on a du mal à trouver preneur. Alors je me demande pourquoi les éleveurs achètent le même produit à des prix prohibitifs alors que les portes de notre coopérative sont grandes ouvertes !» Le représentant des services vétérinaires de la direction des services agricoles (DSA) indiquera que la vaccination du cheptel est gratuite au niveau de ses services pour les éleveurs qui adhèrent à la stratégie de prévention (la prophylaxie) mise en place par le ministère de l'Agriculture. Il ajoute que le programme de contrôle du flux des troupeaux venant des autres wilayate a été lancé et 34 vétérinaires font des tournées dans les lieux de vente indiqués par arrêté communal. «Un certificat de vaccination du cheptel et de désinfection des camions est demandé à chaque éleveur », assure ce dernier. Et pour répondre aux rumeurs qui ont circulé ces derniers temps faisant état de maladies, il rassure la population en disant que les bêtes sont en bonne santé. Il termine en informant que des permanences vétérinaires sont installées au niveau de toutes les communes et les secteurs urbains de la ville de Constantine, de même que des équipes vétérinaires au niveau des grands abattoirs du Khroub et du chef-lieu de la wilaya. Tout ce dispositif fonctionnera jusqu'au 15heures le jour de l'Aïd. Les représentants des mairies du Khroub et de Constantine ont pris à leur tour le micro pour indiquer les points de vente autorisés en mettant en garde les fraudeurs que toute bête destinée à la vente dans les lieux non autorisés sera saisie et égorgée. Intervenant dans les débats sur les problèmes d'élevage, le président de l'association des éleveurs a déploré l'absence de l'aide étatique pour l'élevage ovin, comme cela existe pour la race bovine, estimant que le seul remède à cette situation réside dans la pratique de l'élevage à grande échelle, surtout de l'agnelle reproductrice. «Malheureusement, a-t-il affirmé, cette perspective se trouve contrariée à certains niveaux, notamment l'ANSEJ. En effet, les éleveurs déplorent vivement que cet organisme de l'emploi des jeunes rejette systématiquement les dossiers de ceux qui désirent se lancer dans ce créneau. On se demande pourquoi», s'est-il demandé. L'émission s'acheva sur une intervention du directeur de la CCLS qui a signalé le lancement d'une opération de réorganisation de la filière de fabrication de l'aliment du bétail dans la wilaya de Constantine. Selon ses déclarations, cette action vise à intégrer les fabricants dans le programme de production et d'approvisionnement élaboré par le ministère.