Depuis septembre dernier, des chaînes humaines continuent à se former devant les guichets encombrés du service d'état civil de la commune de Tiaret. En effet, dimanche dernier, une chaîne humaine de plusieurs dizaines de mètres s'est formée dès les premières heures de la matinée pour déborder jusque dans la rue, déjà encombrée par une circulation automobile des plus denses. «Pour un extrait de naissance S12, j'ai déposé ma demande depuis quinze jours et je ne l'ai toujours pas obtenu alors que j'ai une urgence médicale pour emmener ma fille pour une opération chirurgicale délicate à l'étranger», soupire la mine défaite un citoyen venu de l'autre côté de la ville. La constitution de dossiers pour un emploi, un concours ou toute autre formalité administrative nécessitent parfois jusqu'à trente exemplaires pour un document d'état civil, «ce qui est une cadence impossible à supporter pour les préposés aux guichets, pour la plupart recrutés dans le cadre du filet social», tente de se justifier un responsable au niveau du service de l'état civil. L'autre phénomène dénoncé par tout un chacun sont les pickpockets qui ne trouvent aucun mal à détrousser les citoyens de leurs portefeuilles et téléphones portables, profitant de la cohue et du coude-à-coude auxquels se livrent les citoyens pour qui arrive le premier devant le préposé au guichet. Les nombreuses fautes de transcription commises par les préposés ne facilitent pas la tâche aux citoyens qui se retrouvent obligés à revenir faire la queue leu leu pour réclamer une correction de leurs documents d'état civil. Il y a une semaine de cela, une «main d'or», comme l'appelle ironiquement un écrivain public installé juste en face de l'entrée de l'ex-salle des fêtes, a réussi à subtiliser un téléphone portable high-tech à un jeune homme, lui-même travaillant comme vigile dans une société étrangère installée au sud du pays. Pourtant, une solution consistant à dépêcher des agents de police aux abords du siège de l'APC pour «sécuriser» le périmètre avait un moment été envisagée avant d'être abandonnée au plus grand dam des citoyens.