Depuis mi-juillet dernier, les préposés aux guichets encombrés de l'état civil n'ont plus de répit avec un «rythme aussi soutenu qu'épuisant», se plaignait dernièrement la responsable du service, Mlle Chaïb Fatiha, au micro de la radio locale. Sous une température souvent caniculaire, des chaînes interminables se forment devant les guichets, avec certains qui jouent carrément des coudes pour laisser sur le carreau les moins «bousculants», donnant ainsi l'occasion aux pickpockets de jouer de leurs «mains d'or» pour chiper argent et autres téléphones portables. Selon la première responsable du service d'état civil relevant de la commune de Tiaret, plus de 3.800 extraits de naissance S ont déjà été délivrés depuis le 16 avril dernier, date d'entrée en vigueur des nouvelles procédures de délivrance du passeport et de la carte nationale d'identité biométriques et électroniques. Et la situation risque de se compliquer de jour en jour pour les préposés aux guichets, qui doivent délivrer pas moins de 24 extraits de naissance à chaque candidat à un engagement au sein des structures de l'Armée nationale populaire, se plaint la responsable du service. Ajoutez à cela les nouveaux bacheliers qui réclament douze copies certifiées de leur attestation de réussite et les autres documents officiels délivrés à l'occasion de la rentrée sociale et scolaire. La «situation devient quasiment ingérable», fulmine la chef de service de l'état civil, qui se plaint d'un manque flagrant des effectifs, pour la majorité recrutés dans le cadre du filet social. Les erreurs commises justement par des préposés peu qualifiés «nous font faire le travail deux, voire trois fois» confie la première responsable du service. La délivrance manuelle de tous les documents d'état civil, en raison du retard accusé dans l'informatisation du service, rend le travail des agents très difficile, surtout en pareilles périodes de l'année, souligne la même responsable. L'ouverture d'annexes au niveau de plusieurs quartiers de la ville de Tiaret ne semble pas d'un grand secours, puisque ces dernières ne sont pas autorisées à délivrer la copie intégrale de l'extrait naissance (n° 12), le service d'état civil étant le seul habilité à le délivrer sous le contrôle direct des élus dotés de la qualité d'officiers de l'état-civil. Une rumeur à propos de la disparition «mystérieuse» de registres matrices de l'état civil, occupant actuellement des locaux qui abritaient anciennement une salle des fêtes, a fait courir un bruit de panique parmi la population, mais la fausse info a heureusement été vite démentie par les autorités concernées, au plus grand soulagement des citoyens.