Le site web de l'ambassade d'Algérie à Washington a été piraté par des hackers qui ont fait figurer sur sa page d'accueil une carte du Maroc englobant le territoire du Sahara Occidental occupé sur fond d'hymne national marocain, a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères. En même temps d'autres sites algériens dont «Tout Sur l'Algérie» (TSA) ont été également ciblés. «Le site électronique de l'ambassade d'Algérie à Washington a été piraté à deux reprises», a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères. Il a précisé que ces hackers ont fait figurer sur la page d'accueil «sur fond d'hymne national marocain, une carte du Maroc englobant le territoire du Sahara Occidental, occupé par la force depuis 1975 par son voisin du nord». Pour le ministère cette signature ne laisse planer «aucun doute sur leur identité ou celle de leurs commanditaires, aujourd'hui manifestement aux abois». Le site électronique d'information «Tout Sur l'Algérie» n'a pas subi une attaque identique, mais d'après ses responsables, il a détecté «trois intrusions, deux en France et une aux Etats-Unis». Basés en France, ils entendent d'ailleurs déposer plainte à la Brigade d'enquêtes sur les fraudes aux technologies de l'information (BEFTI), une section spéciale de la police française. En tout cas l'attaque était suffisamment hostile pour obliger le site à fermer provisoirement. D'autres sites ont subi des attaques similaires. Leur quasi-simultanéité, durant ces dernières 72 heures, peut laisser penser que leurs auteurs sont les mêmes. On se souvient des cyber-attaques contre des sites institutionnels algériens dont celui de la présidence de la République, il y a quelques années. Ce phénomène n'est pas spécifique à l'Algérie. Les spécialistes ont constaté que les cyber-attaques sont en hausse partout dans le monde. En 2009, les Etats-Unis et la Chine arrivent en tête de classement dans les attaques de cybercriminalité, surtout en raison de leur grand nombre d'internautes. Le Brésil est en troisième position, devant l'Allemagne et l'Inde. Ces spécialistes relèvent « une mondialisation de la cybercriminalité, avec de nouveaux pays comme le Brésil, l'Inde, la Pologne, la Roumanie, la Turquie », celle-ci serait liée au développement de l'internet à haut débit dans ces pays. Par rapport à 2008, les menaces sur internet ont grimpé de 71% l'an dernier, indique le site Symantec, qui les mesure grâce à un réseau de millions d'ordinateurs, de comptes mails leurres (pour attirer les spams) et de sondes installées sur internet. Ces «spams», si on les ouvre, infecteront l'installation informatique, indique la même source. Cela étant, toutes les institutions étatiques ou privées sensibles à travers le monde ont des dispositifs de protection contre ce type d'attaque via internet. Mais, aucun système n'est totalement infaillible. Pour preuve, en Algérie, en juin dernier le tribunal correctionnel près la cour de Batna a jugé Y.A., un homme de 21 ans accusé d'avoir mené plusieurs piratages de sites américains. Il avait été condamné à un an de prison ferme et à 50.000 DA. L'affaire aurait commencé par une plainte de l'ambassade des Etats-Unis auprès de la justice algérienne. L'enquête a abouti à l'arrestation de ce jeune homme - bon fils de famille, selon l'expression consacrée - qui piratait des bases de données et revendait les données bancaires trouvées lors de ses larcins. Ses acheteurs, des membres de plusieurs réseaux dont Darknet, BlackMarket... Le jeune homme a profité de logiciels pour agir et se faisait payer via Western Union. Il signait ses actes sous le pseudonyme de... «The White Hat». Il revendait 8 dollars l'information volée. Sur un autre registre, dernièrement, le géant de l'internet Google a menacé de cesser ses opérations en Chine, après des attaques informatiques massives «venant de Chine» ciblant des militants chinois des droits de l'Homme. Google a indiqué que ces attaques ont également touché «au moins vingt autres sociétés». La Chine, de son côté, a également protesté à maintes reprises contre les cyber-attaques dont ses sites informatiques étaient la cible.