Les serveurs et les routeurs, propriété de l'Algérie, sont-ils à ce point faciles à localiser et à pirater? Le site Internet de l'ambassade d'Algérie à Washing-ton, qui a été attaqué par des hackers marocains, pose encore une fois la lancinante question: l'Algérie est-elle suffisamment armée afin de se protéger contre ce type de malveillance? Après l'attaque sauvage de Gdeim Izik par les FAR, voilà que le Royaume lâche ses sujets sur la Toile. Le site Internet de l'ambassade d'Algérie à Washington vient d'être attaqué par des hackers qui ne laissent aucun doute sur leur identité marocaine. Ces derniers ont fait figurer sur la page d'accueil du site algérien une carte du Maroc englobant le territoire du Sahara occidental occupé sur fond d'hymne national marocain, a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «Le site électronique de l'ambassade d'Algérie à Washington a fait l'objet, ce week-end, de deux lâches attaques par des hackers qui ont clairement affiché leurs motivations et leur hostilité à l'Algérie, à son peuple et à son gouvernement», a souligné le communiqué. L'informatique est devenu en quelques années l'accessoire de Monsieur Tout-le-monde, y compris des terroristes et des ennemis avérés de notre pays. Cette attaque menée via le Web contre un symbole de la souveraineté nationale, aux Etats-Unis qui plus est, rappelle cette réalité. Les serveurs et les routeurs, propriété de l'Algérie, sont-ils à ce point faciles à localiser et à pirater? Pourtant, l'Algérie a déjà eu un avant-goût de ce genre d'actions clandestines à la suite, notamment d'un piratage électronique qui a visé des sites des compagnies américaines basées en Algérie. L'affaire a été traitée par le tribunal des délits près la cour de Batna. Le mis en cause était un jeune homme âgé à peine de 21 ans, lequel a été condamné par le tribunal des délits de la même cour à une année de prison ferme. Le délinquant informatique «craquait» des sites de grandes sociétés américaines pour extirper des informations confidentielles qu'il revendait à des hackers australiens, russes, turcs et d'autres pays de l'Europe de l'Est. Plus récent encore, un hacker a piraté le nom de domaine de notre confrère TSA toutsurlalgerie.com. A croire que le Makhzen livre une bataille cybernétique à l'Algérie! Le communiqué de l'instance diplomatique algérienne rappelle par ailleurs: «En entrant par effraction dans la page d'accueil pour y faire figurer, sur fond d'hymne national marocain, une carte du Maroc englobant le territoire du Sahara occidental, occupé par la force depuis 1975 par son voisin du Nord, les hackers n'ont, en effet, laissé planer aucun doute sur leur identité ou celle de leurs commanditaires, aujourd'hui manifestement aux abois», relève encore la même source. «Le site électronique de l'ambassade, qui n'a d'autre ambition que de servir la communauté algérienne aux Etats-Unis, et le public américain désireux de mieux connaître l'Algérie et sa culture, continuera à remplir ce rôle en toute sérénité», n'a pas manqué d'assurer le ministère des Affaires étrangères, à la suite de ce précédent informatique. Ces actions répréhensibles sont un véritable signal d'alarme, en ce sens que le monde de la technologie moderne n'est pas totalement sécurisé malgré toutes les précautions et malgré l'existence d'un réseau puissant de surveillance dans le monde. L'Algérie, qui enregistre depuis quelques années une augmentation du nombre de logiciels piratés via Internet, commence à peine à mettre en place son arsenal juridique et législatif pour faire face au phénomène. Toutefois, il est très difficile de régler ce problème de piratage informatique parce qu'il ne s'agit pas uniquement de dispositif juridique du fait que le fléau est lié au contexte international, ajoutent les experts en la matière.