La décision de convoquer une assemblée générale élective de la section syndicale de l'EPIC Oran Propreté, dont le mandat expire en 2012, a fait réagir le collectif des travailleurs qui menacent de monter au créneau si la décision de l'union territoriale Sud UGTA est maintenue. Pourtant et à trois reprises, les travailleurs, rencontrés mercredi devant le siège de l'entreprise, ont refusé cette démarche et reconduisent leur confiance en l'actuelle représentation syndicale. Pour eux, toute mesure contraire à la volonté du personnel serait une ingérence interne et l'assemblée générale demeure souveraine et toute tentative d'imposer une autre section syndicale serait synonyme d'enjeux non déclarés. Les représentants syndicaux de l'EPIC Oran Propreté en charge également de la gestion de la décharge publique d'El-Kerma et dont l'effectif avoisine les 400 agents, expliquent cet acharnement de la part de la tutelle syndicale et qui serait approuvé par la direction, dépendant, faut-il le rappeler, d'un conseil d'administration présidé par le wali d'Oran, par un enjeu financier de l'ordre de 12 milliards de centimes, une enveloppe allouée par la wilaya du temps de l'ex-wali Tahar Sekrane et consacrée, comme c'est écrit sur le document dont une copie est en notre possession, «à l'acquisition exclusivement d'équipements». Or, selon nos interlocuteurs, cette subvention n'a pas été dépensée jusqu'à l'heure actuelle, en dépit de l'insistance de la section syndicale qui a toujours demandé le renouvellement du parc roulant afin de préserver l'activité en répondant favorablement aux différents engagements conclus avec plusieurs collectivités locales. En clair, les syndicalistes déclarent mettre en avant l'intérêt de l'entreprise avant toute autre considération et en raison de la vétusté du parc roulant, la pièce maîtresse de l'activité, il ne sera pas dit que cette subvention ne sera pas consacrée au versement des salaires de près de 400 agents, un effectif jugé supérieur au plan de charge alors qu'il n'était que de 200 avant la venue de l'actuel directeur. En plus de cette revendication centrale, le syndicat exige le versement des droits en matière d'œuvres sociales, le rappel pour onze travailleurs conformément à l'application de la nouvelle grille des salaires adoptée en avril 2009 par le conseil d'administration, ainsi que la rétroactivité des augmentations acquises. Au volet des conditions de travail, outre les risques encourus en raison des défaillances techniques des camions et bennes-tasseuses, les tenues ainsi que le suivi médical du personnel, et plus particulièrement les éboueurs, sont des préoccupations quotidiennes du personnel. Sinon comment expliquer, soutiennent-ils, le fait que l'agent qui veut se faire vacciner pour se prémunir de toute affection microbienne, paye de sa poche le montant du vaccin. Concernant les visites périodiques, ils exigent qu'un programme soit établi en tenant compte des exigences de l'activité et plus particulièrement le personnel opérant en nocturne, ainsi que la nécessité d'avoir une ambulance équipée prête à intervenir en cas de nécessité. Joint hier, le directeur de l'entreprise développe une antithèse, avançant d'emblée qu'il n'est pas habilité à intervenir au plan syndical qui reste du ressort des autres instances de l'UGTA. «Mieux encore, j'ai été à l'origine de la réunification des deux syndicats opérant isolément l'un au niveau de l'unité et l'autre à la décharge publique, et ce dans le but de soumettre au partenaire social un projet de convention collective qui permettra de mieux concevoir la politique salariale ainsi que le régime indemnitaire», a précisé M.Aoued, qui s'étonne de l'existence de certaines primes injustifiables. Quant à la subvention dégagée par la wilaya, il indique que «pressé par le versement des salaires, ainsi que l'obligation de payer certaines dettes fiscales et parafiscales, respectivement de 4,5 milliards et de 150 millions de centimes, j'ai été contraint de la consommer, sachant que les rentrées d'argent étaient consistantes avec notamment des créances de l'ordre de 25 milliards qui renfloueront les caisses de l'entreprise d'ici la fin de l'année».