Des dizaines de jeunes citoyens, qui s'étaient rapprochés au cours de cette semaine des services de l'état civil des secteurs urbains de la mairie d'Oran pour le retrait du fameux extrait de naissance S12, sont repartis bredouilles. Certains demandeurs ont été étonnés en découvrant que leurs noms ne figuraient même pas dans la nouvelle base de données de l'état civil. D'autres, plus «chanceux», ont reçu des extraits de naissance originaux S12 illisibles ! La cause en serait une «défaillance dans le traitement des applications», selon des explications fournies par le nouveau divisionnaire de l'état civil. Ce problème «technique» est signalé dans de nombreux secteurs urbains de la ville, à l'exemple de Sidi El-Houari et Haï Es-Seddikia, entre autres. Au lieu de faciliter le vécu des citoyens, la numérisation des registres originaux de l'état civil de 1970 à 1979 semble, bien au contraire, compliquer la vie à de nombreux demandeurs. Ces derniers se retrouvent aujourd'hui ballotés entre les secteurs urbains et un service de l'état civil assailli par des centaines de citoyens venus de tous les recoins de la wilaya et même au-delà pour demander un bout de papier. Hier, de nombreux jeunes, victimes de la numérisation de l'état civil, s'agglutinaient devant la petite porte donnant accès à l'intérieur du nouveau service de l'état civil. Deux agents de sécurité essayaient tant bien que mal d'empêcher les jeunes survoltés d'accéder à l'intérieur. Il y avait aussi sur les lieux de nombreux habitués qui se déplacent régulièrement ici dans l'espoir de régler leur problème. Ils attendaient impatiemment le passage d'un responsable ou même d'un simple agent pour se plaindre de l'administration. Ce jeune, notoirement connu par presque tous les agents du service, attend depuis six mois son extrait de naissance S12. Un record local décroché par plusieurs malheureux demandeurs à Oran. Tenant entre les doigts un bout de papier faisant office de quitus, ce jeune infortuné affirme : «J'attends depuis près de six mois. J'ai obtenu, suite à plusieurs réclamations, un quitus avec la date du 23 novembre dernier. Mais trois semaines après, rien». Le nouveau délégué de l'état civil, fraîchement désigné, concède d'emblée que la numérisation des premiers registres originaux (1970-1979) a connu quelques «imperfections» d'ordre technique. Des pages entières des registres originaux n'avaient pas été numérisées par les scanners utilisant la technique de défilement automatique. La cause serait la qualité du papier des registres originaux. «De nombreuses pages, qui étaient collées entre elles, n'avaient pas été numérisées. Nous avons été informés par les secteurs urbains de ce problème et des ingénieurs ont été dépêchés sur les lieux», soutient notre interlocuteur. Concernant les extraits illisibles, il précise que les réclamations formulées par les demandeurs seront promptement prises en charge. «Il faut du temps pour achever la numérisation de l'état civil. La priorité est accordée au règlement du cumul des demandes entassées depuis plusieurs semaines au niveau du service. Nous avons ainsi signé 6.200 actes de naissance S12 en l'espace de dix jours», conclut-il. Il est à noter que l'opération de retrait des actes de naissance originaux (12 et S12) a été entamée le 13 décembre en cours dans les douze secteurs urbains de la mairie d'Oran pour les citoyens nés entre 1970 et 1979.