Un pic de consommation électrique «historique» de 7.745 MW a été atteint dimanche dernier à 19h30. La quantité consommée a été 8% plus grande que la moyenne relevée en janvier 2010. Ce pic est induit par la vague de froid qui sévit depuis quelques jours à travers le pays. C'est ce qu'a déclaré à la radio chaîne 3 M. Abdelali Badache, PDG de l'opérateur Systèmes Electriques du groupe Sonelgaz. «C'est un pic qui a provoqué un appel de puissance sans précédent et que nous avions prévu, mais à un degré moindre avec une marge d'erreur de l'ordre de 1,5%, ce qui est acceptable selon les standards», a précisé M. Badache. Avant-hier, un appel de puissance de 7. 674 MW «plus élevé qu'en 2010» a été enregistré. L'invité de la radio souligne que cette hausse importante est particulière, «la puissance ayant subi une croissance de près de 8% par rapport à la moyenne de janvier 2010». La durée d'utilisation a atteint 145.000 MW par heure, soit 145 GW/h durant la journée, soit 9% de plus par rapport au pic de 2010. Ces prévisions sont établies par une étroite coordination avec les services météorologiques par la réception quotidienne de bulletins de prévisions journaliers et hebdomadaires. M. Badache précise qu'actuellement un travail est engagé entre les deux parties pour «avoir des prévisions plus fines avec des valeurs heure par heure». M. Badache rassure que quels que soient les pics des besoins en énergie électrique, Sonelgaz est capable d'assurer la satisfaction de la demande. «Nous avons assuré les besoins et nous avons répondu à la demande, on pouvait même couvrir plus», dit-il. Pour lui, les moyens de production sont disponibles. «Nous avons une capacité de production de 10.900 MW, et nous assurons 8.900 MW», détaille-t-il. M. Badache admet toutefois certaines perturbations dans certaines régions, «des coupures locales» liées, selon lui, à des pannes dans le réseau de distribution. «Nous n'avons pas procédé à des délestages, nous avons de la réserve», soutient-il. «L'implantation des équipements assurant le transport de l'électricité pose des contraintes puisque nous sommes obligés de traverser des villes et des territoires privés. Nous faisons souvent face à des oppositions de particuliers et à des contraintes», justifie-t-il. Le groupe Sonelgaz investira près de 9 milliards de dollars à moyen et à long terme. Cinq nouvelles centrales sont prévues d'ici à 2015. A court terme, deux centrales sont en cours de réalisation : l'une à Terga à l'Ouest qui sera réceptionnée au courant du premier semestre et l'autre à Draouch à l'Est du pays. L'expansion du réseau électricité et gaz à l'horizon 2015, c'est 14.200 km par an de lignes électriques, 9.300 km de canalisations pour le gaz naturel. On évalue à 99% le taux d'électrification et le raccordement au gaz naturel à 44% de foyers. Les capacités de production de l'électricité qui ont connu une croissance soutenue durant la décennie, enregistreront une forte expansion à moyen terme à travers la réalisation de nouvelles centrales pour une capacité globale de plus de 400 mégawatts pour répondre à la hausse de la demande nationale. L'Etat n'a pas l'intention de réviser les prix de l'électricité qui sont en partie supportés par la puissance publique. 7 milliards de dollars sont consacrés pour que Sonelgaz reste à un niveau de prix bas et assure la disponibilité du produit au citoyen. S'agissant des énergies renouvelables, M. Badache rappelle que ce domaine est inscrit au titre des priorités. Un plan stratégique est élaboré. Il vise à porter la part des énergies renouvelables à 40% à l'horizon 2030. Une soixantaine de projets ont été identifiés. Le programme à moyen terme d'électricité provenant des énergies renouvelables, d'une capacité globale de près de 200 mégawatts, comprend la réalisation de trois centrales solaires, dont une en voie d'achèvement. Il est prévu dans la perspective de réduire la consommation d'énergie, la promotion du chauffe-bain solaire, la réalisation de logements à haute performance énergétique, la promotion de la lampe à basse consommation.