L'APC de Constantine et notamment son président M. Abdelhamid Chibane sont soumis, ces derniers temps, à une forte pression venant du côté des commerçants de la ville. De ce fait, les services municipaux se trouvent coincés entre les demandes pressantes des marchands réguliers qui ont pignon sur rue, et ceux du marché informel qui squattent la chaussée et les trottoirs. Les citoyens s'en prennent, à leur tour, aux services municipaux qui ne savent plus où donner de la tête. L'exemple récent de ce désordre a été donné, mercredi dans laprès-midi, dans le cabinet même du maire, lorsque ce dernier, aidé de ses collaborateurs ainsi que d'une escouade d'agents de police, ont eu fort à faire avec des commerçants informels. Ces derniers ont pris d'assaut le siège de la mairie, notamment cinq d'entre eux qui ont été délogés de la cité Boussouf où ils avaient créé, sur un terrain privé, un nouveau site pour la vente de leurs fruits et légumes. Ainsi, cinq éléments faisant partie de cette catégorie de commerçants ont occupé le salon de l'APC et n'ont consenti à quitter les lieux qu'après des «négociations» qui ont duré plus de quatre heures. Mais avant de partir, ces contestataires, arguant de leur «bon droit», ont exigé un engagement écrit du maire que leur cas soit pris en considération dans les délais les plus brefs. En désespoir de cause, le maire leur a répondu positivement. Satisfaits à moitié, ces jeunes ont déclaré qu'ils reviendront à la charge avec plus de virulence. «Nous avons réussi finalement à les calmer et j'espère qu'ils comprendront la situation actuelle et la position dans laquelle se trouve l'APC, assaillie de partout par les plaintes des commerçants réguliers et des informels», a déclaré M. Chibane. Rencontré jeudi matin au siège de l'APC, il nous a livré que, dans ce cadre et suite aux instructions du wali, l'APC vient de remettre à l'ordre du jour la solution des «marchés parisiens» pour absorber les nombreux chômeurs qui squattent les rues et les avenues de la ville, notamment la rue Didouche Mourad, provoquant la colère des commerçants réguliers qui s'en sont plaints dernièrement au wali. «Les autorités communales se trouvent maintenant entre le marteau et l'enclume. Aussi, nous avons tenus dernièrement une séance de travail avec la direction du Commerce pour essayer de répondre aux demandes de ces commerçants informels et nous avons fait de nouvelles propositions pour l'organisation de marchés itinérants», a expliqué le président de l'APC, en signalant que tous les efforts faits par l'exécutif pour trouver des sites à aménager pour l'implantation de marchés fixes, n'ont pas abouti. Et c'est ainsi qu'est née la proposition des marchés se tenant chaque jour dans un quartier différent et ce, pour servir de débouchés aux activités des informels, sans exclure les marchands régulièrement inscrits au registre de commerce qui peuvent participer à ce genre de marché. En conclusion, notre interlocuteur a indiqué que ces propositions vont être soumises à débat, au niveau de l'APC et des décisions qui arrangeront tout le monde seront prises aussitôt.