Un marché informel de fruits et légumes à Dergana, dans la commune de Bordj El Kiffan, continue à résister à toutes les tentatives visant à l'éradiquer, et ce malgré les multiples actions menées par les pouvoirs publics. Le cadre de vie des résidants des immeubles de la cité où est implanté ce marché depuis maintenant près d'une dizaine d'années, se trouve considérablement altéré. En plus des amas d'ordures laissés sur place en fin de journée par les marchands, les habitants de la cité sont obligés de supporter les injures et autres insanités qui fusent du marché qui grouille de monde. « Les services de sécurité ont investi les lieux à maintes reprises pour déloger les indus occupants, mais ces derniers ont riposté violemment, et continuent toujours d'occuper les trottoirs jouxtant les balcons des rez-de-chaussée de nos immeubles », s'indigne un habitant dont le logement se trouve au rez-de-chaussée. En effet, lors d'une intervention musclée des services de sécurité l'année dernière, qui visait le délogement définitif de ces marchands illicites, ces derniers ont manifesté brutalement leur refus de quitter les lieux et il s'en est suivi des affrontements entre la police et les propriétaires des étals. Ces affrontements ont duré trois jours de suite, mais sans que les services de sécurité aient pu les déloger, prolongeant ainsi le calvaire des habitants, qui subissent toujours l'incivisme et le diktat d'une poignée de personnes qui occupent de force les espaces immédiats de leurs immeubles. Cette situation a créé, au bout du compte, un climat d'antagonisme permanent, « des rixes éclatent souvent entre les locataires des immeubles et les marchands qui, pour préserver leurs places, usent de violence inouïe envers les locataires », assure un habitant de la cité. Les élus de l'APC, à qui nous avons demandé des explications sur cette situation, se sont donné le droit de réserve, à partir du moment où la question du délogement de ces indus occupants relève des compétences des services de sécurité et non de celles des élus locaux. Néanmoins, le responsable chargé du suivi de ce dossier au niveau de l'APC de Bordj El Kiffan, Selmouni Moussa, assure : « A notre niveau, il est question de proposer des alternatives à cette situation qui prévaut au niveau de cette localité, et ce, dans le cadre d'un programme d'action qui consiste en la réalisation de structures commerciales devant résorber toute cette anarchie. » Et de poursuivre, : « Nous allons lancer, d'ici la fin de l'année, les travaux de réalisation de plusieurs marchés de proximité, notamment à la cité Faïzi, au douar Ben Ziane, au centre-ville et à Dergana ». Cela étant, les habitants de la cité Dergana devront prendre encore leur mal en patience en attendant que ces projets voient enfin le jour. La politique des pouvoirs publics, qui consiste à calmer les ardeurs le temps d'une démonstration de rue, ne saurait répondre aux attentes d'autres citoyens qui en sont réduits à écrire des requêtes lesquelles n'auront jamais de suite. Si à Dergana l'existence de ce marché informel est devenu un fait accompli, dans d'autres communes de l'Algérois la situation tend également à prendre des allures similaires, notamment à Aïn Taya où les étals des marchands illicites sont installés devant le marché couvert, bloquant ainsi l'accès à ce marché régulier. A Rouiba, les indus occupants ont toujours pignon sur rue, chassés par la police ils reviennent illico presto à leurs places, et c'est ainsi qu'ils récidivent au gré de la nonchalance des services de l'ordre.