Malgré la pluie et les mauvaises conditions météorologiques, des étudiants des différentes universités ont poursuivi jeudi leur sit-in de protestation devant le ministère de tutelle, enclenché mercredi. Les protestataires revendiquent la «valorisation» du diplôme d'ingénieur et exigent à ce que ce diplôme soit «l'équivalent du master 2», ce qui permettra à son titulaire d'aspirer à faire un doctorat de 3ème cycle. Entre-temps, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid Harraoubia, a réuni les recteurs d'universités ainsi que les directeurs des écoles nationales pour débattre de la situation. Ayant eu vent de la tenue de cette rencontre, des dizaines d'étudiants se sont regroupés dans l'espoir d'avoir davantage de détails à ce sujet. Selon l'APS qui cite des communiqués d'organisations estudiantines notamment l'Alliance pour le renouveau estudiantin national (AREN), la Ligue nationale des étudiants algériens (LNEA) et l'Union nationale des étudiants algériens (UNEA), une réunion entre le ministre et les secrétaires généraux des organisations s'est tenue mercredi. D'après ces organisations estudiantines, le ministre leur a précisé que chaque étudiant était «libre d'opter pour des études dans le cadre du système classique ou du nouveau système». Le ministre a également fait savoir, selon la même source, que le diplôme d'ingénieur d'Etat «n'a jamais été annulé» et qu'il restait «toujours en vigueur». Il a, en outre, fait savoir qu'il sera procédé à la réouverture des postes de magister au profit des étudiants ayant suivi le cursus classique, qu'il s'agisse des ingénieurs ou des titulaires de licence. Le ministre s'est également engagé à régler la question des formes de classification des diplômes au niveau de la fonction publique, ajoute la même source. Pour sa part, la Conférence nationale des chefs d'établissements universitaires, dans un communiqué rendu public jeudi, a affirmé que le diplôme d'ingénieur d'Etat, délivré par les établissements d'enseignement supérieur, «est toujours en vigueur». Réunie sous la présidence du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid Harraoubia, la Conférence confirme également «le maintien des formations de magister pour les diplômés de l'ancien système, jusqu'à son extinction normale», précise la même source. Il a été décidé, en outre, l'inscription comme «action prioritaire» l'élaboration des textes qui doivent régir les correspondances entre l'ancien système et le nouveau système LMD, prévus par la loi d'orientation N°08-06 du 23 février 2008. En attendant l'établissement de ces correspondances ainsi que l'élaboration d'une échelle globale et complète des diplômes délivrés par l'enseignement supérieur, la Conférence recommande «l'abrogation des modifications apportées par le décret N°10-135 du 13 décembre 2010, dans la perspective d'une classification qui prend en compte l'ensemble des diplômes de l'enseignement supérieur». La réunion, élargie aux vice-recteurs et sous-directeurs chargés des enseignements, a porté sur la situation que vivent les établissements, les plates-formes revendicatives des étudiants, ainsi que les propositions émanant des différentes concertations menées au niveau des établissements. La Conférence nationale demande au ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique de soumettre ces recommandations aux hautes autorités nationales pour leur mise en oeuvre dans un court délai. Par ailleurs, le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a appelé jeudi à la révision de l'ensemble des textes promulgués dans le cadre de la progression pédagogique et des équivalences entre diplômes de l'ancien système et du système LMD. Dans une déclaration publiée a l'issue d'une réunion avec son bureau national, le CNES estime que «les derniers décrets portant progression pédagogique et équivalence entre diplômes de l'ancien système et du système LMD démontrent inéluctablement la gestion solitaire du secteur et (son) incontournable démocratisation». Le Conseil appelle également à l'organisation d'ateliers pour procéder à l'évaluation «objective» du système LMD afin d'établir un bilan «sans complaisance». Le CNES demande aussi la réactivation des quatre commissions mixtes installées par le ministère il y a deux ans pour mener un «travail de fond» sur l'ensemble des dossiers d'actualité.