L'Entreprise du Métro d'Alger (EMA), maître d'ouvrage du projet du tramway d'Oran, doit une somme de près de 40 millions d'euros au groupement espagnol chargé de la réalisation de «Tramnour». Un retard de mandatement que le ministre des Transports, M. Amar Tou, a considéré hier, à l'occasion de sa visite d'inspection et de travail à Oran, comme n'ayant «aucune justification» puisque «l'argent est disponible». Selon les explications données au ministre par les responsables de l'EMA, cette situation a été générée par «des divergences de points de vue» dans les négociations entre l'EMA et le groupement espagnol sur la question relative aux «travaux complémentaires». Un argument qui, selon le ministre, ne justifie pas le non-paiement du groupement espagnol car, a-t-il dit, cela relève de la «crédibilité» de l'Algérie. Première incidence directe de ce retard de paiement, la démobilisation d'un bon nombre de travailleurs expatriés que Tramnour, à défaut de liquidités pour les payer, a dû libérer de leurs postes en Algérie. Selon le représentant de Tramnour, qui répondait à une question qui lui a été posée par le wali d'Oran, M. Abdelmalek Boudiaf, le nombre d'expatriés activant au niveau du chantier du tramway d'Oran durant les 15 derniers jours n'a pas dépassé les 150, sur un ensemble de travailleurs compris entre 350 et 400. Un effectif qualifié d'assez réduit comparé à celui utilisé dans le chantier du tramway de Constantine qui avoisine les 900 travailleurs, soit plus que le double des effectifs utilisés pour le chantier d'Oran. C'est ce qui pourrait expliquer, du moins en partie, la cadence «trop faible» des travaux du tramway d'Oran qui, faute d'effectifs en nombre suffisant, ne peut pas, dans l'état actuel des choses, recourir au système de 3 x 8 pour donner un coup d'accélérateur aux travaux, comme le souhaiteraient les autorités locales et les citoyens. Ces retards, qu'on constate dans le chantier du tramway d'Oran, ont été encore une fois vérifiés hier, notamment au niveau du viaduc du 3ème boulevard périphérique où le coulage de l'ouvrage devait se faire avant la date du 20 février dernier, conformément aux engagements pris par les techniciens du projet en présence du ministre, à l'occasion de sa dernière visite à Oran. Finalement, le coulage en question ne pourra se faire que dans un délai d'un mois, tel qu'expliqué par les responsables de Tramnour qui doit faire appel à des techniciens spécialisés qui viendront d'Espagne. Par ailleurs, et s'agissant de la ligne ferroviaire Oran-El Mohgoun, l'on saura que la première navette assurant cette liaison sera opérationnelle dès jeudi prochain. Il y sera question, dans un premier temps, d'assurer trois navettes par jour, tel que programmé par la Direction régionale de la SNTF. La ligne qui s'étend sur une distance de 38 kilomètres comprend plusieurs haltes, notamment à Haï Sabah, Sidi Marouf, Hassi Bounif, Hassi Ameur, Hassi Ben Okba, Gdyel et Hassi Mefsoukh. Le prix de la billetterie sera compris entre 20 et 45 dinars, selon des explications fournis par la Société nationale de transport ferroviaire. Lors de sa visite à Oran, M. Amar Tou a inspecté, en plus du chantier du tramway et de la ligne Oran-El Mohgoun, le port d'Arzew et l'entreprise Fergyal dans la zone industrielle de Hassi Ameur, une SPA d'engineering spécialisée dans la fabrication des armoires électriques utilisées dans la mise en marche des tramways et des métros.