Encore une fois, la « marche hebdomadaire » de la coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD partis politiques) n'a pas eu lieu. Ils étaient hier à peine une vingtaine, en majorité les animateurs de la CNCD, à se rendre sur la place du 1er Mai pour tenter de marcher et ce, en l'absence du président du RCD, Saïd Saadi. C'est vers 11 heures que les «manifestants» ont fait leur apparition. Comme toutes les fois précédentes, la police est immédiatement intervenue pour «confiner» le groupe à côté du ministère de la Jeunesse et des Sports. En fait, la police ne tolérait pas même les rassemblements de plus de deux personnes. Même les journalistes étaient systématiquement invités à «circuler» et à ne pas s'arrêter. Les quelques récalcitrants, parmi les manifestants, qui n'ont pas voulu obtempérer aux injonctions, ont été bousculés et dispersés. Il faut savoir que chaque policier avait hier un «territoire» déterminé au préalable par ses supérieurs tout au long de la place du 1er Mai qu'il devait «défendre» en empêchant quiconque de s'y attarder. «Circulez, ici c'est mon périmètre !», répétaient inlassablement des policiers. Même si le nombre de policiers a fortement diminué par rapport aux deux premières tentatives de la CNCD de marcher dans la capitale, il n'en demeure pas moins que les forces déployées hier étaient importantes. A vrai dire, c'est la police qui a pris d'assaut la place du 1er Mai. En plus des haies placées sur les bords des trottoirs pour empêcher les passants de se mêler aux «contestataires», des centaines de policiers, l'un à côté de l'autre, scrutaient scrupuleusement le moindre fait et geste de toute personne qui passe dans le quartier. Hier, Ali Yahia Abdenour qui est arrivé en compagnie du député du RCD, Besbès Tahar, ainsi que le représentant des «clients spoliés de Khalifa Bank», Abed Omar, n'a rien pu faire devant l'intransigeance des policiers. Devant l'hôpital Mustapha Pacha, le déploiement était plus impressionnant. Des dizaines, voire des centaines de policiers anti-émeutes, munis de boucliers et de matraques, bloquaient l'accès à la rue Hassiba Ben Bouali. Vers 11h30, les quelques contestataires, mais aussi les journalistes et les photographes de la presse nationale, ont été «gentiment» invités à aller voir ailleurs. Il n'y a eu ni débordement, ni incident notable lors de cette énième tentative de la CNCD, version partis politiques. Même la circulation automobile n'a pas été perturbée dans le quartier. En fait, la seule chose qui sort un peu de l'ordinaire c'est ce vieil homme, brandissant l'emblème national, qui courait dans tous les sens en criant «vive Bouteflika» ou encore «vive l'Etat» et qui a fini par se fatiguer puisque personne ne faisait réellement attention à lui...