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Dégradation
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 03 - 04 - 2011

Il fut un temps où les Algériens, totalement privés d'expression politique, regardaient la vie politique française avec envie. Il y avait des débats et des polémiques dont ils se délectaient, comme s'ils vivaient par procuration des échanges qui leur étaient interdits. Toute une génération connaissait la vie politique française avec un luxe de détails qui surprenait les visiteurs français. Cela est bien fini.
Aujourd'hui, les jeunes Algériens connaissent aussi mal les acteurs et les enjeux politiques en Italie qu'en France. Les trabendistes regardent Dubaï ou l'Asie, ceux qui sont en mal d'expression politique regardent du côté de Tunis ou du Caire. Le débat français s'est tellement dégradé qu'il n'inspire plus rien, hormis de la compassion pour tous ces Français aux lointaines origines maghrébines ou africaines décrétés musulmans, même s'ils sont agnostiques.
Pour preuve, le débat cousu de fil blanc sur la laïcité et l'Islam voulu par le parti de Nicolas Sarkozy n'a pas suscité le moindre intérêt de ceux sous nos cieux qui font profession d'analystes. Car il n'y avait rien à analyser dans une manœuvre qui renseigne clairement sur la dégradation du niveau politique et moral de la classe politique en France. Et s'il faut s'y intéresser, c'est pour constater l'attitude sobre des «présumés musulmans», c'est-à-dire tous ceux d'origine «coloniale», croyants ou non, qui sont rangés dans la catégorie, ô combien stigmatisante, du «problème islamique».
Ces musulmans par destination font preuve d'une grande dignité, alors que des politiciens sans scrupule ne cessent de tirer sur la corde pour les instituer en «menace» dérivative, celle qui évite de parler de leurs échecs économiques et sociaux.
Un récent sondage de l'agence Sigma sur l'attitude de la France à l'égard de la Tunisie et de sa révolution est édifiant : 50% des Tunisiens pensent que la France a gardé une posture coloniale vis-à-vis de leur pays, 57% estiment qu'elle a tendance à infantiliser les peuples arabes, 31,7% considèrent qu'elle agite l'islamisme comme épouvantail. Les Tunisiens ont pourtant une histoire moins heurtée que celle des Algériens vis-à-vis de la France. Cela donne une idée de la perception d'un pays qui servait autrefois de modèle démocratique.
Quant au débat politique français, il a perdu toute saveur. Bien malin serait celui qui verrait des différences fondamentales entre la droite et la gauche dans le rapport au reste du monde. Ainsi, la secrétaire du Parti socialiste a cru bon de publier un communiqué où elle exprimait ses regrets pour avoir signé une pétition avec un philosophe musulman, Tarik Ramadan, voué, sans aucun argument rationnel, aux gémonies par la bien-pensance locale.
Car, au-delà d'un parti présidentiel qui cherche à essayer, par des moyens peu honorables, de sauver le bateau Sarkozy, il existe bel et bien une sorte de consensus des élites visant à faire de l'Islam un problème majeur menaçant la cohésion nationale du pays des droits de l'homme. Dans un contexte de crise économique, d'élargissement de la fracture sociale, l'Islam a bon dos. Et qu'importe alors que les catégories les plus pauvres soient constituées de musulmans et de Français d'origine étrangère.
Effectivement, le débat politique français, vidé de toute éthique, est plutôt rebutant. Il faut vraiment faire preuve d'une certaine abnégation, ou d'un certain masochisme, pour s'intéresser à une scène politique qui ne représente plus le modèle démocratique dont elle s'est longtemps prévalue.


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