Attendu depuis toujours, un théâtre régional offrira bientôt ses planches aux passionnés du 4ème art. Cet établissement sera accompagné par la réalisation de plusieurs projets dont un centre de manuscrits, un conservatoire de musique, une salle de cinéma, une bibliothèque nationale et 13 autres de proximité dans les grandes communes de la wilaya pour une enveloppe financière de l'ordre de 2,4 milliards de dinars allouée dans le cadre du programme quinquennal de développement 2010-2014. Le théâtre régional aura un impact certain sur la culture à l'échelon local et régional et le choix de nommer un ancien cadre de l'école d'art dramatique de Bordj El Kifan n'est pas fortuit. M Rahmani Saïd (Dakhi) est avant tout un passionné du théâtre. Cet ancien élève de l'école d'art dramatique de Bordj el Kifan (INADC), avait bénéficié d'une solide formation de comédien et auteur, prodiguée par des professeurs de la coopération technique dans les années 70. A sa sortie, il professera dans les lycées de la ville pour vulgariser les contours de l'art dramatique. Les potaches seront ainsi familiarisés par la forme scénique, la mise en scène, les décors, les diverses formes de théâtre Entre 1979 et 1983, il créera une association de théâtre pour adultes subventionnée par l'APC. Son action relancera la promotion de cet art et la vie dramaturgique dans la wilaya de Biskra débouchant sur la création de nouvelles associations de théâtre. Apprécié pour ses qualités de comédien, il sera sollicité dans diverses réalisations de films pour la télévision où il aura des rôles importants tels dans le film «Benzelmat» de Abderazak Hellal où il sera primé ainsi que dans «Rafik» de Chemseddine Boutabba où il tiendra le rôle principal. Au théâtre, il sera l'assistant de Saad Ardèche de 1972 à 1974, interprète de nombreux rôles dans diverses pièces, telles que «Calderon de la Barano» (Espagne), Toufik el Hakim (Egypte) et d'autres pièces de dramaturges célèbres tels Gorki, Tchekhov, Sophocle, Shakespeare Toujours intéressé par la vulgarisation de «son» art, Dakhi fera de la radio locale un tremplin pour réaliser une émission hebdomadaire sur le théâtre et mettra en scène deux pièces, «Allam Maridh» et «El Ajala Tadour» (1980). Ses repères artistiques de l'heure restent essentiellement des hommes et femmes du terroir, il citera Mme Helilou (une femme de théâtre exceptionnelle), Fellag (un collègue de promotion), Alloula (qui l'a souvent conseillé), Sid Ali Kouiret, Benguetaf, parce que, dira-t-il, «ces comédiens jouent vrai, ils jouent ce qu'ils ressentent et c'est ça un comédien de théâtre». La proposition faite par la direction de la culture pour sa nomination à la tête du théâtre régional de Biskra et l'accord de principe obtenu ont fait renaître chez ce conseiller culturel à la direction de la culture l'espoir «de relancer le 4ème art, le faire sortir des sentiers battus, de promouvoir un nouveau «parc» de jeunes auteurs et comédiens issus de la région et de faire de Biskra un vivier pour le théâtre national». «Ce ne sont pas les textes ni les acteurs ni les auteurs qui manquent dans la région, mais seulement un cadre adéquat pour une expression dramaturgique de qualité». Avec la solide formation acquise tant auprès de l'INAC (Institut d'art dramatique, chorégraphique), qu'aux cotés des hommes qui ont fait les beaux jours du théâtre national et sa connaissance profonde de la région, M. Rahmani se dit prêt à s'investir corps et âme pour faire de cet édifice culturel un creuset de la création théâtrale, tous genres confondus.