Un groupe de vingt-deux (22) parlementaires vient de déposer un projet de loi pour l'obligation de l'enseignement du tamazight dans les écoles. Les députés de différentes dépendances politiques (PT, MJD, PRA, FLN, ANR et un indépendant) proposent l'amendement de la loi n°08-04 du 15 Moharem 1429 correspondant au 23 janvier 2008 portant loi d'orientation sur l'éducation nationale. «L'enseignement du tamazight ne cesse de régresser. De seize wilayas quand il a commencé, il en est à exister très imparfaitement seulement dans 9 wilayas. Cela est dû avant tout au caractère facultatif de cette matière. Le 20 avril de chaque année est une occasion de réanimer un combat démocratique ancien», a affirmé hier Ali Brahimi, député de Bouira et délégué des élus nationaux signataires de cette proposition de loi. Et d'enchaîner : «cette proposition vise à rappeler aux pouvoirs publics un engagement constitutionnel fondamental et leur demander de prouver leur volonté politique sur ce dossier». Les parlementaires, dans l'exposé des motifs de cette proposition, soutiennent que la Constitution stipule dans son article 3 bis que «tamazight est également une langue nationale», précisant aussi que «l'Etat œuvre à sa promotion et à son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national». Les initiateurs de ce projet de loi estiment que l'engagement solennel de l'Etat «nécessite le déploiement d'une stratégie globale et exhaustive de sauvegarde, de réhabilitation et de promotion de ce vecteur fondamental de l'identité nationale». «( ) cette mission d'étendre l'enseignement du tamazight sur le territoire national semble piétiner. Le rétrécissement, ces dernières années, de l'aire territoriale dans laquelle l'école dispense le tamazight est une donnée avérée dont il est important de connaître les vraies raisons. Outre l'insuffisance numérique en postes budgétaires pour les enseignants et l'absence relative de fluidité d'accès à l'éducation nationale pour les diplômés en tamazight du secteur de l'enseignement supérieur, le caractère facultatif de l'enseignement du tamazight n'est pas pour stimuler la promotion et le développement de celle-ci. ( ) L'Etat ne peut laisser cette constante livrée aux aléas des choix individuels. L'enseignement de la langue tamazight doit acquérir un statut obligatoire seul à même de lui donner une assise scientifique et économique stable et durable», précisent les initiateurs de cette proposition qui devra alimenter les discussions dans les prochains jours sur la scène nationale. Ce projet de loi controversé pour l'obligation de l'enseignement du tamazight dans l'ensemble des écoles du pays devra encore une fois raviver des animosités.