«A quoi servent les réserves de change?» s'est interrogé ce parti. Le groupe parlementaire du PT vient d'ouvrir les hostilités contre la majorité parlementaire et gouvernementale. A travers le communiqué rendu public la semaine dernière, les députés du parti de Louisa Hanoune promettent un bras de fer politique contre la nouvelle loi de finances qu'ils qualifient d'«antisociale». Le bras de fer annoncé par le PT était tout aussi prévisible le jour où ce parti avait refusé de participer au gouvernement de Benflis. En effet, tout en protestant contre le rejet par la majorité parlementaire des 27 amendements qu'il qualifie de mesures «socio-économiques», le groupe parlementaire a mis en garde contre «ce rouleau compresseur qu'est cette nouvelle loi de finances». Le PT exige, en fait, du gouvernement qu'il puise dans les réserves de change jugées suffisantes pour alléger la crise si elles sont bien investies. Le PT est allé plus loin en accusant les deux formations majoritaires à l'hémicycle Zighoud-Youcef d'avoir «opté pour l'aggravation de la misère et du désespoir (...) Cette loi de finances, qui accable l'écrasante majorité du peuple, accorde davantage de privilèges à une minorité de nouveaux riches et consacre le détournement des recettes publiques et le bradage du patrimoine national au profit de pseudo-investisseurs étrangers.» Par ailleurs, le parti de Hanoune, trouve inacceptable que le pays soit plus riche que jamais sans pour autant prendre des mesures socio-économiques, capables de résorber la crise. A ce propos, le PT s'est indigné contre le refus des partis majoritaires au Parlement de rejeter l'augmentation du Smig à 20.000 DA. C'est d'ailleurs l'amendement le plus important parmi les 27 autres proposés par le Parti des travailleurs. Louisa Hanoune, porte-parole du parti, avait, rappelons-le, déclaré, le jour de l'adoption de la nouvelle loi de finances que «les députés FLN qui ont voté pour le projet de loi et contre le peuple n'ont aucune conscience de l'enjeu de cette loi». L'autre rejet, qui a provoqué un véritable bras de fer risquant même de compromettre toute alliance entre le Parti des travailleurs et la majorité gouvernementale, concerne l'amendement n° 26 qui propose la création de postes budgétaires pour l'enseignement de tamazight. Le PT, qui s'est s'interrogé sur les promesses électorales, s'est dit prêt à rendre le coup politiquement.