Manque de formation, manque d'accompagnement, manque d'encouragement, tels sont les trois obstacles que rencontrent les femmes chefs d'entreprises lors de la concrétisation de leurs projets. C'est ce qui a été déclaré par les participants à la journée d'étude sur les femmes chefs d'entreprises, organisée hier à Oran. «Opportunités et spécialités d'appui» était le thème de cette rencontre organisée au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) par l'Agence nationale de développement de la PME, en collaboration avec le programme de développement économique durable de la GIZ, menée pour le compte du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement. Les femmes chefs d'entreprise présentes à cette journée ont également abordé le problème de manque de confiance dont la femme entrepreneur fait l'objet. La rencontre a vu la participation de l'Association des chefs d'entreprise femmes et de l'Association marocaine des entrepreneurs femmes. Elle a été une occasion de partage des difficultés que rencontrent au quotidien les femmes chefs d'entreprises et de s'entraider. Selon l'Agence nationale de développement des PME, l'Algérie compte actuellement une centaine d'entreprises dirigées par des femmes, opérant notamment dans le domaine de l'artisanat, des services et de l'industrie. Les activités de ces sociétés dirigées par les femmes sont exercées dans les services, la production industrielle, l'importation, le commerce de gros et le commerce de détail. 4% des entreprises sont créées par des femmes. Bien que les femmes représentent 16,8% de la population active, elles ne représentent que 3,2 % des entrepreneurs dans les très petites entreprises (TPE ) et petites et moyennes entreprises (PME). Les femmes émergent de manière significative dans la sphère économique nationale. Toutefois, en raison des considérations sociales et des difficultés de s'imposer dans le domaine des affaires, la femme chef d'entreprise ou gérante fait encore son chemin. Cependant, le taux de mortalité des entreprises gérées par des femmes est parmi les plus faible du marché. Partant de cette idée, les parties prenantes sont déterminées à rattraper le retard et à soutenir les femmes dans leurs démarches entrepreneuriales, avec comme objectif de faire progresser leur nombre et de contribuer à la création d'emplois. Pour rappel, en 2010, l'Association des femmes algériennes chefs d'entreprises «Seve» avait annoncé l'accompagnement de 50 femmes porteuses de projets à Oran, ajoutant que ces actions d'investissement touchent l'ensemble des activités économiques à même de contribuer à créer des richesses, notamment dans l'industrie et l'agriculture, surtout que la wilaya d'Oran dispose d'importantes potentialités en la matière. Si la femme a toujours été marginalisée dans le domaine politique, elle marque une présence dans l'activité commerciale. En outre, le nombre total des femmes commerçantes à Oran est passé de 5.052 en 2004 à 7.000 en 2010, enregistrant une augmentation de près de 20%. Sur un total de 62.000 commerçants recensés au niveau de la wilaya d'Oran, les femmes représentent 12%.