«Nous exigeons une enquête rigoureuse et une conférence de presse animée par le procureur de la République sur les résultats de cette enquête pour protéger la mémoire du défunt et aussi sa famille», c'est ce qu'a déclaré, hier, M.Chouicha, représentant de la coordination pour le changement et la démocratie (CNCD) d'Oran à propos de l'assassinat de l'enseignant universitaire et militant des droits de l'homme, Ahmed Kerroumi, âgé de 53 ans, retrouvé mort le 23 avril dans le local du MDS après une disparition de cinq jours. Une mort qui a ouvert, selon le conférencier, la voie à toutes les spéculations portant atteinte à la mémoire du défunt avec la volonté de salir sa réputation et transformer cette affaire en une affaire de moeurs. Une situation qui a incité les représentants de la CNCD d'Oran à réagir pour mettre fin à toutes ces rumeurs malsaines et ces différentes versions qui démontrent, explique M. Chouicha, qu' «il y a un jeu dans le seul but serait de faire accepter un scénario touchant à la dignité du défunt». Sur le processus de l'enquête, le conférencier attire l'attention sur le fait que l'information circule de façon anarchique. «Nous avons l'impression que la police donne l'information à tout le monde, alors que nous pensions qu'il y avait le secret de l'enquête qu'il fallait préserver». Pour les membres de la CNCD Oran, leur réaction à toutes ces rumeurs n'a pas été immédiate eu égard à la douleur de la famille et son deuil pour son proche. M. Chouicha insiste, d'autre part, sur le rôle que doivent jouer les corps de sécurité pour résoudre cette enquête, quoique, dira-t-il, «nous doutons que la version officielle soit la vérité, du moment qu'il y a déjà un jeu pour faire accepter facilement le scénario salissant notre ami et le militantisme politique». Comme message adressé à ceux qui ont espéré créer la confusion, souligne M. Chouicha, «nous leur dirons qu'ils se trompent. Nous continuons notre combat et nous sommes déterminés à le faire. Nous savons que personne ne travaille en toute liberté dans ce pays». Pour honorer la mémoire du défunt, la CNCD Oran compte organiser une marche silencieuse le samedi 30 avril bien qu'elle ne soit pas autorisée par la wilaya. «Nous marcherons en mémoire de notre ami et pour défendre sa dignité et celle de sa famille même si cette marche n'est pas autorisée. Nous allons porter des brassards noirs et le portrait du professeur Ahmed Kerroumi», a déclaré Mme Boufnik, présidente de l'association RAFD et membre de la CNCD Oran. Les membres de la coordination prévoient également des conférences pour parler du parcours du défunt dans le militantisme politique et dans l'enseignement universitaire.